Allez-y, vous pouvez verser une larme. Le Parisien nous apprend que le nouveau président de l’UMP Jean-François Copé veut enterrer le site des Créateurs de Possibles, le réseau social qu’avait lancé le parti majoritaire il y a moins d’un an. Dans l’indifférence à peu près générale. Le site avait coûté plus d’un million d’euros en conception et frais de fonctionnement, mais il serait jugé par Copé comme « un échec retentissant ». Et pour cause.
Le site qui sera supprimé d’ici la fin du mois proposait aux Français de « créer des initiatives (projets nationaux et locaux, débats…) et mettre en place des actions concrètes« , mais il n’a connu que 16 000 inscrits, pour un peu plus de 2300 « initiatives » créées. Soit un coût de plus de 62 euros par membre, ou 430 euros par « initiative » (en fait des sortes de groupes Facebook).
Parmi elles, même une proposition a priori populaire sur Internet comme la révision de la loi Hadopi n’a réuni que 20 soutiens. La plus populaire est celle de « responsabiliser les parents d’enfants qui ne sont pas assidus à l’école« , avec 626 inscrits, devant le « groupe de soutien à Nicolas Sarkozy » (488 membres), l’ « installation automatique de panneaux solaires sur les nouveaux bâtiments publics » (287), ou le soutien à la « réforme des collectivités territoriales » (254). Tous des groupes créés il y a plus d’un an, au moment de la sortie du site. Aucun autre n’a atteint les 200 membres.
Le groupe « Soutenir le filtrage et la censure d’Internet comme le demande le Président« , créé ironiquement en janvier 2010 après les voeux de Nicolas Sarkozy, a réuni 118 membres.
La Carte de France présente sur le réseau social est encore plus cruelle pour la majorité, puisqu’elle montre qu’aucun « évènement » n’est programmé, même dans la région parisienne. Pour un site censé animer la vie locale et tisser le réseau UMP dans les collectivités, et servir de tremplin pour la communication du parti présidentiel en vue des élections de 2012, le constat est rude.
« Les Créateurs de Possibles ont su mobiliser en moins de 2 mois déjà plus de 9 000 inscrits« , se félicitait l’UMP en mars 2010, après un recrutement très intensif chez les adhérents UMP. « Nous faisons le pari qu’il faut être intéressé pour pouvoir ensuite s’inscrire et participer« , ajoutait-elle. Pari visiblement perdu.
La « Coopol » du Parti Socialiste a-t-elle beaucoup plus de succès ? Plus discret, parce qu’il faut obligatoirement s’inscrire pour le consulter, le réseau social de gauche semble aussi plus actif. Il compte 2200 groupes environ, dont plusieurs dépassent le millier de membres, et des « évènements » locaux figurent bien sur la carte de France. Mais de là à parler de succès, il y a un pas difficile à franchir…
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.