Un laboratoire américain a testé une méthode impliquant du courant à faible tension pour accélérer l’entraînement de pilotes d’avion. Et les résultats sont étonnants.

Même si le laboratoire HRL de Malibu, en Californie, a souhaité mentionner Matrix dans son communiqué de presse, ne vous y trompez pas : vous ne pourrez pas apprendre à piloter un hélicoptère de combat en téléchargeant le mode d’emploi dans votre cerveau sous peu. Et pourtant, la technique mise au point pour accélérer l’apprentissage de compétences par les scientifiques de ce laboratoire américain n’est pas moins impressionnante. En utilisant du courant à faible tension transmis directement dans le cerveau par une méthode nommée tDCS pour transcranial direct current stimulation, ou timulation transcrânienne à courant direct, ils ont réussi à accélérer la courbe d’apprentissage de plusieurs pilotes junior.

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Pour commencer, les équipes du docteur Matthew Phillips ont repéré et analysé des motifs dans l’activité cérébrale de six pilotes de ligne et de combat chevronnés. Ils ont ensuite enregistré ces motifs qui correspondent à des courants électriques de très faible tension et les ont reproduit via des électrodes fixées sur le crâne de jeunes pilotes. Ces derniers étaient séparés en deux groupes qui s’entraînaient sur le même simulateur de vol professionnel : le premier recevait effectivement les schémas cérébraux et l’autre était un groupe placebo, à qui on a fait croire que l’expérience était effective sans qu’elle le soit.

Ensuite, les équipes ont regardé avec attention les atterrissages, moment délicat pour un pilote et on comparé les résultats des deux groupes sur certaines manœuvres complexes. Ils se sont aperçus que leurs tests étaient concluants : le groupe qui a été entraîné par le courant à faible tension a été bien plus compétent au quatrième jour de test que le groupe qui n’avait pas reçu le soutien des électrodes. Les mesures relevées (fluidité, décélération progressive…) lors des tests montrent que l’atterrissage des pilotes câblés était jusqu’à 33 % mieux réussi que celui des autres.

Bien entendu,  le Dr. Phillips a confirmé qu’ils avaient voulu tester leurs méthodes sur des « tâches qui requièrent une synergie des capacités motrices et cognitives » : cela signifie que ce genre d’expérience ne vous fera sûrement pas écrire comme Balzac en quelques séances d’électrodes. Cela dit, dans des domaines aussi techniques et rigoureux que le pilotage, la chirurgie ou la musique, bénéficier d’un boost dans l’entraînement pourrait permettre aux étudiants et débutants d’acquérir des compétences bien plus élevées en beaucoup moins de temps.

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