Ce week-end, le directeur technique de la fondation Mozilla a publié un billet de blog pour défendre l'intérêt de l'open source contre la surveillance de masse sur Internet. Cela concerne les navigateurs web, mais pas seulement.

Dans un contexte marqué par les révélations d'Edward Snowden sur la surveillance de masse mise en place par la NSA, c'est une piqûre de rappel nécessaire. Samedi, le directeur technique de la fondation Mozilla, Brendan Eich, a pris la plume pour défendre sur son blog l'usage des logiciels open source, c'est-à-dire les programmes dont le code informatique peut être vérifié par n'importe qui.

"Mozilla a un avantage décisif sur tous les autres éditeurs de navigateurs. Nos produits sont vraiment open source. Internet Explorer est complètement fermé et, tandis que les moteurs de rendu comme WebKit et Blink (chromium) sont open source, les navigateurs Safari et Chrome qui les utilisent ne sont pas entièrement open source. Les deux contiennent des portions significatives de code source fermé", écrit-il.

Le fait que Firefox soit un logiciel libre ne signifie pas que la NSA ne s'y intéresse pas. L'agence nationale de sécurité américaine essaie très probablement de se ménager un accès spécial dans certaines applications open source de premier plan, comme le navigateur de Mozilla, pour espionner les communications. Après tout, n'essaie-t-elle pas déjà de placer des portes dérobées dans les distributions Linux ?

Il serait faux de croire qu'un logiciel serait ignoré par la NSA ou immunisé contre ses attaques parce qu'il serait libre et ouvert.

En revanche, le saboter est beaucoup plus compliqué qu'une application propriétaire, dans la mesure où son code source peut justement être vérifié à tout moment. En outre, la NSA n'a pas la possibilité de faire pression sur l'éditeur, derrière des portes closes, pour l'inciter à laisser une faille, du fait de la manière dont le code est façonné dans la communauté open source.

C'est pour ces raisons que l'usage d'un navigateur ouvert est préférable à n'importe quelle alternative commerciale. Cependant, la recommandation de Brendan Eich, si elle est juste et nécessaire, n'est qu'une étape pour limiter, à défaut d'y échapper, à la société de la surveillance qui se révèle à mesure que les documents de Snowden sont décortiqués par la presse.

C'est toute la pratique informatique qui doit basculer vers l'open source.

Le site PRISM Break constitue en la matière une check list très utile, puisqu'il liste les logiciels libres, les solutions décentralisées et les outils de chiffrement à privilégier pour échapper à l'espionnage électronique de masse. Plusieurs catégories sont présentes, du système d'exploitation au moteur de recherche, en passant par les webmails, l'hébergement ou les réseaux sociaux.


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