La fédération UMP de Paris se souviendra sans doute longtemps du vote électronique. Alors que les primaires sont en cours pour désigner leur candidat pour la mairie, le coordinateur de l'élection a tenu des propos qui risquent de ne pas dissiper les suspicions sur la sincérité du scrutin. Selon lui, la fraude serait "marginale". Or, comment en être sûr ?

Le feuilleton ubuesque des primaires de l'UMP à Paris continue. Malgré les révélations faites mercredi sur les risques de fraude et les accusations de piratage du fichier des inscriptions apparues dès le lendemain, le premier parti d'opposition a décidé de maintenir le cap alors même que la preuve de la faillibilité du système a été démontrée par le quotidien Métronews.

Interrogé vendredi à ce sujet par iTélé, le président du conseil supérieur de la primaire UMP à Paris, Antoine Rufenacht, a affirmé qu'il était "hors de question de suspendre le scrutin" car cela créerait un "précédent extrêmement dangereux". "Le vote se passe relativement bien, je dirais même plutôt bien et il n'y a pas de cas de fraude avérée", a-t-il ajouté, précisant n'avoir vu aucune preuve de fraude avérée et significative.

Problème, les éléments rapportés jusqu'à présent par la presse tendent à dire le contraire. Depuis, Antoine Rufenacht a nuancé ses propos. Sur Europe 1, cité par Le Monde, il a déclaré que "dans tous les scrutins, il y a toujours des possibilités de fraude". Celle-ci "existera toujours" et par conséquent "il faut qu'elle soit aussi faible que possible, qu'elle soit aussi marginale que possible".

Problème, comment savoir si la fraude est effectivement marginale si l'ensemble du processus est d'une grande opacité ? Car le souci n'est pas tant la triche elle-même, mais la très grande difficulté pour la détecter et la prouver. Selon Jean François Legaret, candidat à la primaire, celle-ci importante. Jeudi, il disait avoir reçu "de très nombreux témoignages de piratages du fichier des inscriptions".

Par ailleurs, Antoine Rufenacht invite les candidats à se taire pendant la période du vote, qui se termine lundi soir à 19 heures. D'ici là, "les choses peuvent se redresser" a-t-il expliqué. À l'issue, "ceux qui voudront ensuite engager un contentieux ou engager des polémiques" pourront toujours le faire, a-t-il ajouté. En attendant, le vote continue.

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