Connais le passé, et tu connaîtras l'avenir. Une équipe de Microsoft et de chercheurs israéliens travaillent sur un logiciel capable de prédire les catastrophes à venir, à partir des évènements présents et passés.

Le journal Technology Review édité par le MIT indique que des chercheurs de Microsoft et de l'Institut israélien de Technologie Technion ont mis au point un logiciel censé prédire les catastrophes futures, grâce à une analyse du présent et des évènements passés.

Le système a été "nourri" par 22 années d'archives du New York Times, de 1986 à 2007, et exploite de nombreuses autres sources tirées du web. En particulier, le système utilise DBpedia, qui structure les informations de Wikipédia sous forme de base de données exploitable, WordNet, qui permet de comprendre le sens des mots anglophones, et OpenCyc, une autre base de données de connaissances diverses. En tout, 90 sources seraient ainsi compilées.

Ainsi, le logiciel d'analyse aurait permis (rétroactivement dans des simulations) de prévenir le risque d'une épidémie de choléra en Angola, suite aux sécheresses connues par le pays en 2006, parce que le système aurait détecté une corrélation entre l'apparition du choléra dans certaines régions et les phénomènes de sécheresse. De même en 2007, le risque d'une épidémie de choléra aurait été signalé après d'importantes tempêtes en Afrique, et la maladie a effectivement été détectée une semaine plus tard.

"Dans des tests impliquant des prévisions de maladies, violences et un nombre significatifs de morts, les avertissements du système étaient corrects entre 70 et 90 % du temps", indique le MIT.

En soit, ces travaux n'ont rien de surprenant ni d'inédit. Google lui-même pratique des prédictions sanitaires, comme lorsqu'il tente d'analyser la progression de la grippe à partir des recherches de symptômes menées par les internautes. Mais le système de Microsoft tente d'automatiser l'analyse, et d'affiner les prédictions en croisant les données de situations comparables. Par exemple, le système va rapprocher les risques de deux villes ayant sensiblement les mêmes données géographiques (température, humidité, taux de couverture du territoire en eau, …) et économiques (revenu moyen par habitant, infrastructures sanitaires…). 

Dans un premier temps, Microsoft souhaite mettre le logiciel à disposition des associations humanitaires, pour qu'elles puissent mieux se préparer à intervenir là où risquent de se déclencher les catastrophes. La firme ne parle pas encore de le mettre en vente. Mais riches seront ceux qui pourront prédire l'avenir, en particulier les cycles macro et micro-économiques…


Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !