La marque française Louis Vuitton a porté plainte contre Warner Bros, qu’elle accuse d’avoir volontairement induit les spectateurs en erreur en faisant passer une imitation d’un sac Louis Vuitton pour un vrai, dans le film Very Bad Trip 2.

On connaît beaucoup de plaintes assez grotesques en matière de protection de la propriété intellectuelle, mais celle-ci devrait facilement rejoindre le palmarès. Louis Vuitton a déposé plainte contre Warner Bros en contrefaçon (ce qui en soit est une douce ironie), parce que le producteur a osé utiliser un faux sac Louis Vuitton dans une scène de son film Very Bad Trip 2.

Dans le film, l’usage d’un faux était un effet comique recherché par les scénaristes. Alan, le personnage joué par Zach Galifianakis, est un homme totalement inepte dans les relations sociales, qui a aussi un goût tout particulier de la mode. Lorsqu’il porte avec lui un sac ressemblant à un Louis Vuitton, le spectateur se doute qu’il s’agit d’un faux. D’où cette scène dans laquelle il demande à un ami de faire attention lorsqu’il prend son sac et le jette par terre : « Attention, c’est… c’est un Louis Vuitton« .

Pour cette scène (voir ci-dessous), selon LVM, les producteurs auraient utilisé un « vrai faux sac » produit par le groupe chinois Diophy, poursuivi par le fabricant français pour l’imitation de son fameux monogramme Vuitton. « Warner Bros met en évidence un sac de voyage contrefait du groupe d’entreprises Diophy, et présente faussement le sac Diophy comme un véritable bagage Louis Vuitton. En faisant cela, Warner Bros. induit explicitement en erreur le public sur la source du sac Diophy« , dit la plainte déposée la semaine dernière. Selon Louis Vuitton, la scène donnerait au spectateur l’impression que le fabricant de luxe autorise les contrefaçons, alors qu’il les combat.

Louis Vuitton demande au tribunal d’ordonner l’arrêt de toute distribution du film tant que la scène n’aura pas été coupée au montage, la destruction de toutes les copies du film non corrigé, et demande des dommages et intérêts dont le montant n’est pas précisé.

Si le juge donne raison à Louis Vuitton, c’est toute représentation de la réalité sociale (l’achat de contrefaçons de mode) dans une œuvre artistique qui pourrait être remise en cause, sur l’autel de la lutte pour la propriété intellectuelle.

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