Alors que l’Hadopi ne peut techniquement et juridiquement viser que les logiciels de P2P, le petit logiciel Mulve vient rappeler avec efficacité que le téléchargement direct est lui aussi redoutable pour les maisons de disques.

C’était sans doute prévisible. À l’heure où les ayants droit ont obtenu du législateur de nouveaux moyens pour combattre plus intensément le piratage des œuvres, notamment sur les réseaux peer-to-peer, de nouvelles solutions sont en train d’émerger sur le net. C’est le cas de Mulve, un petit programme d’à peine 2 Mo qui risque fort d’apparaitre très vite comme une vilaine épine dans le pied des ayants droit.

En effet, contrairement à de nombreux autres logiciels du même acabit, Mulve ne s’appuie pas sur une architecture Peer-to-Peer pour fonctionner. Par conséquent, les utilisateurs n’exposent pas leur adresse IP et ne rentrent pas dans une logique de partage de fichiers. Dans ces conditions, la collecte des adresses IP des utilisateurs est impossible, notamment pour TMG.

Et les débits constatés dans Mulve sont particulièrement bons. Selon Torrentfreak, les transferts de fichiers exploitent très efficacement la bande-passante des internautes. Dans le genre, il sera sans doute difficile de faire mieux.

Concrètement, Mulve est un petit programme qui ne nécessite aucune installation. L’utilisateur doit juste récupérer le fichier .zip dans lequel il trouvera le programme (.exe) et un fichier texte expliquant comment donner pour soutenir le projet.

Pour écarter les suspicions sur la présence de virus ou autres vers, TorrentFreak a passé l’application au crible sur Virus Total. Résultat, sur 43 anti-virus, seuls 3 ont réagi. Ce qui laisse penser que ces alertes sont des faux positifs.

« Sans trop en révéler, je peux vous dire que nous ne sommes évidemment pas un client P2P et que nous ne cherchons pas sur les serveurs FTP ouverts. À la place, nous nous connectons directement à un petit nombre de serveurs situés à l’étranger qui hébergent la musique. Malheureusement, je ne peux pas révéler où ils se trouvent« , a expliqué l’un des créateurs de Mulve, interrogé par FireShareFreak.

Néanmoins, Torrentfreak a tracé la provenance d’une douzaine de titres sélectionnés au hasard. Apparemment, Mulve passe par des serveurs localisés en Russie. Ces derniers sont par ailleurs liés à un important réseau social local, Vkontakte. Mais avec 10 millions de titres, Mulve doit vraisemblablement s’appuyer sur d’autres serveurs dans le monde.

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