La monétisation générale des vidéos sur YouTube, c’est maintenant. Ou presque. La plateforme modifie ses conditions d’utilisation pour s’autoriser la diffusion de publicités et garder les revenus dans certains cas.

Il va y avoir du changement sur YouTube. À compter du 20 novembre, d’abord aux USA et en 2021 pour le reste du monde, les conditions d’utilisation vont évoluer afin que l’entreprise s’autorise la possibilité de monétiser les vidéos de sa communauté. C’est ce qu’annonce un message publié le 18 novembre par un responsable du service sur le forum de YouTube. Mais pour autant, cela ne veut pas dire que l’argent de la monétisation ira dans la poche des vidéastes.

La nouvelle mention stipule que « vous accordez à YouTube le droit de monétiser votre contenu sur le service (et cette monétisation peut inclure l’affichage de publicités sur, ou dans, le contenu, ou encore la facturation d’un droit d’accès aux utilisateurs). Le présent contrat ne vous donne droit à aucun paiement ». Cela va concerner surtout les petites chaînes, mais pas que.

En effet, l’accès aux fonctionnalités de monétisation est conditionné à l’inscription au Programme Partenaire YouTube (YPP). Pour en être, il faut bien entendu respecter les règles de la plateforme, mais aussi celles liées à la monétisation. En outre, il faut satisfaire quelques autres critères, comme un nombre minimal d’abonnés (1 000) et d’heures de visionnage (4 000 heures sur la dernière année).

Sans ces prérequis, et certains autres, impossible de générer des revenus via YouTube pour soi.

Logo YouTube // Source : Louise Audry pour Numerama

Logo YouTube

Source : Louise Audry pour Numerama

Hors Programme Partenaire YouTube, point de salut

Les chaînes qui sont sous ces seuils vont donc devoir se plier à la monétisation de YouTube, pour YouTube. Mais cela devrait aussi affecter les chaînes plus importantes qui ne se sont pas inscrites au Programme Partenaire YouTube ou dont l’entrée a été refusée pour une raison ou pour une autre. L’adhésion n’est en effet ni automatique ni de droit : la chaîne doit passer une phase d’examen au préalable.

Dans un commentaire détaillant le changement, l’entreprise explique que « cela signifie qu’en tant que créateur ne faisant pas partie du programme YPP, vous pourrez voir des publicités sur certaines de vos vidéos. Comme vous ne participez pas actuellement au programme YPP, vous ne recevrez pas de parts des revenus de ces publicités ». Depuis le 18 novembre, le déploiement de ces publicités a commencé.

Pour contrebalancer cette monétisation, qui concernera juste les États-Unis dans un premier temps, les vidéastes devront absolument s’inscrire au programme YPP. Cela veut dire se débrouiller pour atteindre la visibilité suffisante pour les petites chaînes ou proposer un contenu entrant dans les lignes directrices du site pour celles qui sont plus importantes. Une fois remplies les conditions d’admissibilité, les pubs demeureront, mais les gains iront dans la poche des vidéastes.

À Numerama, un responsable de la plateforme précise toutefois que les publicités en question afficheront des formats peu intrusifs — il n’y a aura pas par exemple d’annonce en amont de la vidéo, pendant quelques secondes. Par ailleurs, seules les vidéos qui sont en principe éligibles à la publicité seront concernées. YouTube ne prévoit pas de diffuser de la publicité sur les contenus qui n’auraient pas été éligibles de toute façon (parce qu’il y a une limite d’âge, parce que le contenu est violent ou choquant, etc.).

En dehors du programme YPP, « vous ne recevrez pas de parts des revenus de ces publicités »

La décision de YouTube a évidemment suscité son lot de commentaires, notamment chez les vidéastes. Jérôme Keinborg, de la chaîne Now Tech, y voit « la fin de l’âge de l’hébergement ‘gratuit’ sur YouTube », puisque la plateforme se paie en quelque sorte avec les contenus des petites chaînes pour se financer — et donc, indirectement, assurer l’hébergement des vidéos.

Le vidéaste aurait sans doute préféré que YouTube propose éventuellement une formule d’abonnement plus restreinte, sans l’accès à la musique, à quelques euros par mois. Mais la « bande passante et l’hébergement coûtent cher à YouTube », fait-il observer — la rentabilité de la plateforme a toujours été difficile à atteindre pour l’entreprise –, tout en prédisant un bel avenir pour les bloqueurs de publicités en tout genre.

Du côté de Scott Niswander, de la chaîne NerdSync, le ton est plus remonté. Interpellant YouTube sur Twitter, il écrit : « Vous êtes donc d’accord pour gagner de l’argent grâce au travail des créateurs tout en ne leur payant rien tant qu’ils n’ont pas atteint un seuil assez arbitraire que vous avez inventé ? Désolé, juste un peu confus parce que cela semble extrêmement exploiteur. Je vérifie juste.»

(mise à jour avec des précisions de YouTube)

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