Samsung a dévoilé son Galaxy S10, smartphone célébrant les 10 ans de la gamme. Problème : il a été éclipsé par le Galaxy Fold. Et malgré un trio d’appareils alléchant, certains choix du Coréen restent incompréhensibles en 2019.

Le 20 février 2019, au cours d’une conférence Unpacked, Samsung a levé le voile sur sa gamme S10, un trio de smartphones qui matérialise le haut du panier chez le géant coréen. Et vient, par la même occasion, fêter les 10 ans d’une marque qui lui a permis de se hisser au sommet.

Pourtant, pour un smartphone censé être le visage d’un anniversaire, le Galaxy S10 manque de faire rêver. Il sera certainement un très bon smartphone. Mais il ne pourra pas être le smartphone qui donnera le ton de 2019. D’une part, parce que le Galaxy Fold lui a volé la vedette. D’autre part, parce que les choix de Samsung ne sont pas tous aussi avant-gardistes qu’ils auraient pu l’être.

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Éclipsé par la star

Pour Samsung, le Galaxy anniversaire est presque un Galaxy comme les autres. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas Apple, l’iPhone X avait au moins eu le mérite de créer une vraie rupture, de donner le ton pour une nouvelle génération de smartphone (preuve : la gamme 2018 est articulée autour de Face ID), sinon de susciter des interrogations, des craintes, des doutes. L’iPhone X avait sa version d’iOS et a dirigé toute l’industrie sur la voie de l’encoche.

Le Galaxy S10 ressemble un peu trop au Galaxy S9, qui ressemblait déjà beaucoup trop au S8. On sait ce que l’on achète : en l’occurence un téléphone dernier cri qui prendra de jolies photos et répondra à la majorité des attentes du grand public. Mais ce n’est pas un objet de rupture.

Pour sa défense, le Galaxy S10 n’a été aidé ni par les fuites — voulues ou non –, ni par Samsung. En démarrant sa conférence par le Galaxy Fold, véritable objet de fantasme qui a tout à prouver, la multinationale a coupé l’herbe sous les pieds de la véritable star de la conférence. En quelque sorte, le Galaxy Fold est le Galaxy S des dix ans. Sauf qu’il n’est pas un Galaxy S. Avec cette cannibalisation, Samsung s’est fait de l’ombre, alors qu’on sait très bien qu’avec un prix avoisinant les 2 000 €, le Fold n’est pas un smartphone grand public.

Un trou plutôt qu’une encoche ?

Irréductible Gaulois qui n’a jamais voulu de l’encoche sur ses fers de lance, Samsung est parvenu à trouver une parade : son ou ses capteurs frontaux sont logés dans un petit trou intégré à l’écran. Certains diront que c’est moins visible qu’un notch, mais on ne voit pas pourquoi cet élément de design disgracieux et rompant l’harmonie visuelle n’essuierait pas les mêmes critiques. Au moins Samsung se démarque en proposant autre chose, faute de mieux.

Le véritable problème, en revanche, c’est que là où Apple a sorti un design copié et recopié jusqu’à la nausée par la suite, le Samsung GS 10 n’est pas… le premier. C’est Honor, qui a inauguré pour le grand public ce format avec son View 20, plébiscité par FrAndroid. Difficile pour Samsung de s’approprier le fait d’armes et de dire que le trou est son style — même avec la tentative limitée à quelques pays nommée A8s quelques mois plus tôt. Quoi qu’il en soit, le GS 10 n’est pas une première.

La reconnaissance faciale

Où se trouve l’équivalent de Face ID, aussi sécurisé, performant et efficace ? Nulle part. Huawei est pourtant parvenu à intégrer une technologie similaire — et efficace — sur ses téléphones haut de gamme. Chez Samsung, le déverrouillage biométrique prend la forme d’un capteur à ultrason — premier du genre — intégré à l’écran. Celles et ceux qui se sont déjà frottés à l’expérience Face ID savent ô combien elle constitue un plaisir à l’usage. En réalité, quand on a utilisé cette méthode d’identification, le déverrouillage au doigt semble préhistorique, même s’il est opéré sous l’écran. Un rendez-vous manqué avec le futur.

En 2019, le port jack existe toujours chez Samsung

Les fiches techniques ont peu à peu effacé les traces du port jack, mode lancée par Apple à partir de l’iPhone 7. Raillée à l’époque, la firme de Cupertino a été imitée depuis et l’industrie s’est tournée vers le Bluetooth ou les solutions filaires en USB-C. Si bien qu’en 2019, le port jack s’apparente à une relique du passé sur le marché du smartphone. Mais pas chez Samsung, qui s’évertue à en faire un argument. Cela aurait pu avoir de la force si, dans le même temps, Samsung n’avait pas aussi commercialisé des écouteurs vraiment sans-fil, imitant les AirPods… offerts avec les précommandes. On se demande donc, in fine, où se situe le constructeur.

Le Bixby de trop

Samsung n’a toujours pas compris que son Bixby était à la traîne et il en fait toujours un élément incontournable de ses appareils. On a beau répéter que Google Assistant — fort heureusement présent — constitue un meilleur assistant connecté, Samsung persiste et signe avec son logiciel que personne ne souhaite utiliser en dehors de Corée, seul pays pour lequel il semble véritablement avoir été conçu. Grosse évolution cette année néanmoins : le bouton parasite servant à convoquer Bixby est reprogrammable. On dira plutôt qu’il va enfin servir à quelque chose.

Le HDR10+

Les Galaxy S ont bâti une partie de leur réputation sur leur formidable écran, basé depuis plusieurs générations sur des dalles AMOLED, enviées par Apple jusqu’à l’iPhone X. Aussi n’avaient-ils pas besoin d’être flanqués d’une compatibilité avec le HDR10+, concurrent du Dolby Vision développé par Samsung et réservé à Amazon Prime Video (et quelques Blu-ray UHD).

Au-delà de la vitrine commerciale, on peut sans problème affirmer que l’apport des métadonnées dynamiques sera difficilement appréciable sur une diagonale d’écran réduite. Si on comprend l’idée — imposer un format –, Samsung serait bien plus inspiré de se servir d’objets plus adéquats — des téléviseurs — pour le vendre. Tout en sachant que Netflix a choisi le Dolby Vision…

Source : Numerama

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