Microsoft s’est fait avoir par ses algorithmes, qui ont temporairement mis en avant un guide pour pirater Office 2019 sur Bing, son moteur de recherche.

Ce n’est certainement pas le type d’information que Microsoft souhaitait mettre en avant, mais les algorithmes de sélection de son moteur de recherche en ont décidé autrement. Comme l’a relevé Jeroen Frijters, un expert en sécurité informatique dont les constatations ont été reprises par ZDNet le 14 décembre 2018, Bing a affiché un encart faisant la promotion d’un guide pour pirater Office 2019.

L’encart en question reprenait un extrait d’un site web dont le nom ne laisse guère de place au doute quant à ses intentions : crackfullpc.com.

Dans le passage mis en avant par Bing, plusieurs étapes sont décrites pour récupérer l’édition 2019 de la suite bureautique Office : installer le logiciel µTorrent, lancer le téléchargement une fois qu’a été récupéré le fichier torrent approprié, obtenir une clé de série du programme, passer par un émulateur de lecteur CD / DVD, installer Office 2019, utiliser le générateur de clés, etc.

site promettant le piratage de Microsoft Office 2019

Capture d'écran du site litigieux.

Bing, un moteur de réponse

Ces insertions dans les pages d’un service de recherche ne sont pas une nouveauté. Voilà plusieurs années que, sur certaines requêtes, les moteurs ne se contentent plus de chercher des réponses ; il répondent directement aux questions. Ce faisant, ces services ne sont plus seulement des moteurs de recherche : il sont aussi des moteurs de réponse.

Vous l’avez peut-être d’ailleurs lors de l’une de vos recherches sur Google, Bing, Qwant ou même DuckDuckGo : des mots-clés précis déclenchent l’affichage d’un ou plusieurs encarts informatifs.

Par exemple si vous tapez le mot « météo », les moteurs de recherche peuvent vous montrer le temps qu’il fait, là où vous êtes — s’ils connaissent votre emplacement géographique — ou bien des informations tirées de Wikipédia sur la météorologie ou bien sur l’établissement Météo-France. L’idée, bien sûr, est de mettre en avant des informations fiables, mais aussi légales.

edge-bing.jpg

Le moteur de recherche Bing.

Un site au profil suspect

En l’espèce, ce n’était pas le cas : Microsoft n’a aucune raison d’envoyer des internautes sur un site expliquant comment pirater l’un de ses produits, en plus via un service de son moteur de recherche. À l’heure où ces lignes sont écrites, l’encart litigieux n’est plus visible (mais le site est toujours référencé).

De toute évidence, il semble que Microsoft soit intervenu pour enlever ce guide, mais sans aller jusqu’à exclure le site de son index (celui-ci apparaît en quatrième position sur la requête « Office 2019 download  »). Actuellement, aucun des liens servant à récupérer les outils de piratage ne fonctionne. ZDNet observe par ailleurs que le site sur lequel ils sont stockés ne paraît pas malveillant.

En tout cas, aucune alerte n’a été déclenchée en le passant sur un service d’antivirus en ligne. Cependant, ce type de site est à fréquenter avec méfiance, même si aucune alarme ne se déclenche : il n’est pas rare que les promesses d’un piratage facile d’un logiciel (ou d’un contenu culturel) très prisé cachent en réalité un piège conduisant au téléchargement d’un programme nuisible.

recherche bing avec le site litigieux

Bing conserve le site, mais son contenu n'est plus mis en avant.


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