Elle est diablement sexy, provoquante, sulfureuse, et elle sort un disque. Tila Tequila aurait tout pour séduire les plus grandes maisons de disques et réaliser une carrière rêvée par des nombreux artistes. Mais elle a choisi d’y aller seule… elle et ses millions de fans sur Internet.

Véritable star sur MySpace, Tila Tequila a su y dompter 1,7 millions d’amis par ses charmes. Et lorsqu’elle sort son premier single « I Love U », ça n’est pas aux maisons de disques qu’elle dit « je t’aime ». La sulfureuse aux courbes dévoilées dit au contraire avoir refusé deux contrats avec des labels et se dit persuadée qu’elle peut garder le contrôle absolu sur son œuvre. Etre qui elle est, comme elle l’entend et se faire connaître de la façon dont elle l’entend est plus important que de « faire partie du système », explique-t-elle à ses fans. Le cauchemard des maisons de disques devenu réalité : une poule aux yeurs d’or leur échappe en créant son propre poulailler. Dans cette industrie que l’on dit volontiers dominé par le machisme ambiant, c’est une femme pulpeuse copie des standards les plus stéréotypés de la musique plus regardée qu’écoutée qui part tenter son aventure seule… et la réussir.

Tila Tequila sort aujourd’hui son titre I Love U, exclusivement sur iTunes pendant deux semaines… et en toute indépendance. La vidéo du clip est offerte avec l’achat de la chanson. Réalisé par Lil Jon (Ice Cube, R. Kelly, Korn…), le titre « I love U » est un peu les Pussycat Dolls à la sauce crunk. R’n’B énervé, réminiscence de ce qu’avaient fait les Spice Girls en leur temps, mais scandant son lot de « crazy bitches » à tout va, inévitable dans le genre. L’ancienne top-modèle propose même un clip autoproduit pour promouvoir son single :

En choisissant de s’auto-produire (à relativiser cependant : quel est le niveau d’investissement personnel et financier de Lil Jon ?), Tila Tequila va toucher des commissions beaucoup plus importantes que si elle suivait le parcours traditionnel imposé jusque là par les grandes maisons de diques, les seules à avoir un accès garanti aux grands médias traditionnels. Le succès annoncé de la chanteuse, appuyé sur une base de fans exceptionnelle et exclusivement en ligne, pourrait bien bousculer les idées reçues sur l’importance économique et promotionnelle des maisons de disques, y compris dans l’environnement numérique.

Elle pourrait aussi et surtout faire naître des vocations chez les nouvelles générations d’artistes… En espérant que même les coiffures à la Mireille Mathieu parviennent à faire leur trou.


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