Un simple dessin de licorne était au cœur d’un contentieux de droit d’auteur entre un artiste et le PDG de Tesla, qui s’était approprié son œuvre sans en avoir l’autorisation. L’artiste a mis un an et demi à avoir gain de cause contre Elon Musk.

Elon Musk et l’artiste Tom Edwards ont atteint un compromis concernant une étrange histoire de dessin de licorne, a annoncé Edwards dans un billet de blog ce 20 juillet 2018. « Je suis ravi d’annoncer que nous avons trouvé un accord avec Tesla, qui résout nos différends d’une manière qui satisfait tout le monde ! Il est évident qu’il y a eu des quiproquos et tout cela s’est intensifié. Mais je suis ravi que tout ait été réglé », écrit-il.

Que s’est-il passé pour que l’on parle, depuis un an et demi, d’un dessin de licorne ? Voici le déroulement chronologique des faits.

La licorne de la discorde

  • Le 4 février 2017, Elon Musk tweete une photo (depuis retirée) d’une tasse floquée d’un dessin au trait enfantin, accompagné de la phrase « c’est peut-être mon mug préféré de toute la vie » et d’un lien vers le site d’Edwards qui les vend. La licorne est entourée d’un arc-en-ciel et de petits soleils. L’animal est en train d’émettre un pet, qui semble être récupéré pour faire fonctionner une voiture électrique — un message cher à Elon Musk.
Capture d'écran Twitter

Capture d’écran Twitter

  • Le 30 mars 2017, Elon Musk tweete à nouveau (il a depuis aussi supprimé ce gazouillis) un dessin de licorne. Cette fois son message dit que le dessin a « été dessiné depuis un Sketch pad », pour annoncer une nouvelle application de tablette graphique sur l’écran tactile d’une Tesla. Le dessin est une copie (quasiment identique) de l’œuvre de Tom Edwards, mais il ne le cite pas.

licorne

  • À l’été 2017, Tom Edwards se rend compte que sa licorne est utilisée comme icône du sketchpad dans le système d’exploitation de toutes les Tesla.
  • En décembre 2017, Elon Musk a de nouveau utilisé le dessin de licorne sur les cartes de vœux de Noël envoyées à tous les propriétaires de Tesla, rapporte le site Westword.com.

Bien que Tom Edwards se présente comme un grand fan du fabricant de voitures électriques, il n’apprécie pas que son design ait été imité de la sorte sans son accord. De plus, même si le dessin lui-même n’était pas déposé, le fait qu’il ait été apposé sur des tasses qu’Edwards vendait le protégeait de facto. L’artiste a donc contacté Tesla, sans grand succès.

« Il peut nous attaquer en justice mais c’est un peu nul » (Elon Musk)

Sans réponse du fabricant, c’est la fille d’Edwards qui a relancé la machine, le 27 juin 2018, en envoyant un tweet directement à Elon Musk : « Cela fait un an que votre entreprise utilise sa propriété intellectuelle sans aucun crédit ni compensation — vous ne pensez pas que les artistes doivent être payés pour leur travail ? » Ce à quoi le PDG de Tesla a répondu : « J’ai demandé à mes équipes d’utiliser un autre dessin. Il peut nous poursuivre pour de l’argent s’il veut, mais c’est un peu nul », ajoutant que les ventes de ses tasses ont dû augmenter grâce à cette publicité gratuite.

Capture d'écran twitter effectuée par WestWord.com avant que les réponses d'Elon Musk ne soient supprimées.

Capture d’écran twitter effectuée par WestWord.com avant que les réponses d’Elon Musk ne soient supprimées.

« Le fait qu’il dise que je devrais être très content de cette exposition, c’est très arrogant » , a commenté Tom Edwards au cours d’une interview réalisée par Business Insider le 28 juin 2018. « Ce n’est pas parce que quelqu’un a copié mon œuvre que ce n’est pas mon œuvre », a-t-il continué, prenant l’exemple Disney qui « poursuit en justice quiconque dessinerait un Mickey ».

C’est finalement un mois plus tard, ce 23 juillet 2018, que l’affaire semble avoir été résolu entre Elon Musk et Edwards qui se dit « toujours fan » de l’entrepreneur. On ne connaît pas les détails de cet accord. Musk a quant à lui tweeté un lien vers le site de l’artiste, accompagné de trois emojis : une licorne, un pet, et le signe « peace ».


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