Cela ne sera pas la première fois qu’un milliardaire s’embrouille avec les médias, mais la méthode Musk pour régler ses soucis pourrait être une première. En effet, quand d’autres préfèrent injecter de l’argent dans des médias — on pense à Xavier Niel — ou carrément les posséder — Dassault, Jeff Bezos –, Musk a imaginé un système de notation pour les médias, les éditeurs et les journalistes.
C’est dans une série de tweets enflammés que le milliardaire a lancé cette idée. Ils ont été publiés à la suite d’un rapport d’analystes estimant que la baisse de l’action Tesla à cause de la couverture négative des médias sur les accidents dans les médias n’aurait pas d’effet sur l’entreprise à plus long terme. C’est un reproche que formule Elon Musk très souvent : d’après la presse — et notamment celle qui vit des campagnes publicitaires des « lobbys du pétrole et de la voiture thermique » — se concentrerait trop sur les accidents des Tesla avec l’Autopilote.
Pravda
Le milliardaire estime souvent que ces articles sont biaisés, ne parlant ni suffisamment de la responsabilité humaine derrière la plupart des accidents, ni du fait que dans l’ensemble, la conduite autonome ou semi-autonome est plus sûre que la conduite humaine. Dans ces sorties médiatisées, Musk oublie souvent deux points clefs du traitement médiatique de l’innovation en général et de sa situation en particulier.
Premièrement, il est évident que le journalisme s’attarde à montrer ce qui est nouveau et ce qui est intéressant. La conduite autonome est un sujet fondamental et une couverture rigoureuse de ses avancées, de ses bénéfices mais aussi de ses aléas et de ses troubles est essentielle — sans avoir une obligation à systématiquement produire un article sur chaque accident de la route. Deuxièmement, la presse est très loin de lui être défavorable : la couverture médiatique de chaque événement proposé par une de ses entreprises est colossale. La critique fait partie du jeu, d’autant plus sur des secteurs où Tesla, SpaceX ou Boring Company s’imposent comme des perturbateurs particulièrement brillants.
« C’est la perte de crédibilité de la presse qui a mis Donald Trump au pouvoir »
Mais ce n’est visiblement pas un traitement suffisant pour le milliardaire, qui, à qui on a dit que ses méthodes ressemblaient à celles de Trump, a rétorqué que « c’est la perte de confiance dans la presse », sous-entendu qui fait mal son travail, qui a mis le président des États-Unis au pouvoir. Le nom choisi par Musk pour son projet est Pravda, en référence au journal officiel du Parti communiste russe, contrôlé par le régime à l’époque de l’URSS. En russe, cela signifie « Vérité ». Pas sûr que cette référence à l’antithèse de la liberté de la presse soit bien perçue.
Et contrairement à certaines blagues que peut faire le milliardaire, cela ne semble pas être du second degré : Pravda Inc. est une entreprise que Musk possède déjà — elle ne fait encore rien aujourd’hui. En tout cas, l’idée semble emballer particulièrement les followers d’Elon Musk : un sondage qui a récolté plus de 400 000 réponses sur la pertinence de l’idée donne le « Oui » gagnant à 87 %.
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