L’extension Ghostery, qui sert à bloquer l’action des trackers sur les pages web, devient open source.

Outils de pistage publicitaire, modules d’analyse de l’audience, balises de suivi pour les réseaux sociaux… c’est un fait, le net regorge de petits composants nichés dans les pages web, dont le rôle est de savoir ce que vous faites et d’où vous venez. Leur raison d’être est variable : il peut s’agir par exemple de mesurer le trafic d’un site ou bien d’ajuster les encarts de pub selon la navigation de l’internaute.

Ces outils sont aujourd’hui très répandus sur le net : certains sites ont même parfois un nombre invraisemblable de trackers actifs. Face à cette tendance qui se mêle de ce que fait l’internaute, une riposte est née, favorisée par la possibilité d’ajouter des modules complémentaires dans les navigateurs. Ces extensions servent à limiter l’effet de ces mouchards, au besoin en les bloquer complètement.

Ghostery élysée

Un exemple avec le site de l’Élysée.

Ghostery fait partie de ces modules. Le logiciel se présente en effet comme « une extension de navigateur qui vous permet de gérer les mouchards présents sur un site web, pour une expérience plus propre, plus rapide et plus sécurisée ». Ghostery détecte les mouchards sur une page web et donne à l’internaute le moyen d’agir en choisissant ce qu’il faut ou non bloquer, selon le site où il se trouve.

Il s’avère que Ghostery vient de connaître une évolution notable avec la décision de rendre le code source de l’extension (elle existe notamment pour Firefox, Chrome, Opera, Safari, Internet Explorer et Edge) open source, afin que chacun, dans la mesure de ses moyens et s’il le souhaite, puisse contribuer à l’amélioration du programme. Le projet est hébergé sur la plateforme GitHub.

Ben Scholzen

CC Ben Scholzen

« Un code source ouvert permet au public de voir comment Ghostery fonctionne et quels types de données sont transmises, une caractéristique en phase avec les valeurs que nos produits incarnent – transparence, perspicacité et contrôle », argumente Cliqz, la société qui possède Ghostery. Cette bascule vers l’open source démarre à partir de la version 8.1 du module complémentaire.

Il est à noter que Cliqz possède Ghostery depuis un peu plus d’un an maintenant, dans la mesure où l’acquisition a été officialisée le 15 février 2017. L’ouverture du code source de l’extension est finalement assez logique, puisque Cliqz est la propriété à la fois de Hubert Burda Media et… la fondation Mozilla. Cette dernière baigne dans l’open source depuis ses débuts et la défense de la vie privée est au cœur de son action.

« Cette démarche démontre l’engagement de Ghostery envers la transparence »

Cette modification se reflète dans la politique de confidentialité de Ghostery, qui a été mise à jour le 8 mars. « Cette démarche démontre l’engagement de Ghostery envers la transparence, en donnant au public les moyens de voir comment Ghostery fonctionne et quels types de données il collecte, ainsi que la capacité de contribuer à son code source », ajoute Cliqz.

La démarche de Ghostery va indéniablement dans le bon sens, puisqu’elle fait preuve de transparence. Une façon pour le projet d’atténuer quelques critiques qui ont émergé au cours des mois précédents ? Il est vrai que la « souplesse » dont la société fait preuve envers certains publicitaires ne fait pas l’unanimité, bien que certains observateurs jugent que cela les pousse vers l’adoption de meilleures pratiques.

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