Le réseau social a lancé le test d’un bouton « Downvote », qui permet de cacher des commentaires que l’on trouve « offensants », « trompeurs » ou « hors-sujet».

Facebook continue de réfléchir à de nouveaux outils de modération et de lutte contre la désinformation. Plusieurs utilisateurs du réseau social ont en effet constaté, le 8 février 2018, la présence d’un nouveau bouton, appelé « downvote » (« voter contre ») sous les commentaires, à côté des boutons « J’aime » et « Répondre ».

Des retours sur les commentaires

L’entreprise a confirmé le test aux médias américains The Verge et TechCrunch, mais a précisé dans un communiqué : « Nous ne testons pas un bouton « Je n’aime pas ». Nous explorons une fonctionnalité qui permet aux gens de nous faire des retours sur les commentaires des publications des pages publiques. Cela n’existe que pour quelques personnes aux États-Unis seulement. »

Lorsqu’un utilisateur clique sur le bouton « Downvote», cela cache le commentaire concerné, et demande de préciser si ce commentaire était « offensant », « trompeur » ou « hors sujet », comme le montre cette capture d’écran réalisée par l’utilisatrice Christina Hudler.

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Christina Hudler

Il existe déjà une possibilité de cacher des commentaires, mais elle nécessite de cliquer sur le menu déroulant à côté. Ce bouton « Downvote » est plutôt destiné à apporter des précisions sur la raison qui pousse l’utilisateur à cacher le commentaire. Il permet ainsi à Facebook de déterminer s’il s’agit d’un contenu à modérer car problématique ou relevant de la « fake news », ou s’il est juste hors sujet. Il pourrait aussi permettre aux internautes de mieux contrôler les contenus qui apparaissent dans leur fil d’actualité.

Facebook a précisé qu’il ne s’agit que d’un test à court terme, pour 5 % d’utilisateurs d’Android américains et anglophones. S’il peut rappeler les systèmes de notations des commentaires que l’on trouve sur Reddit ou Disqus, ce bouton n’aura aucun effet sur la place des commentaires, des publications ou des pages où le bouton est testé. Il n’y aura par ailleurs aucun compte visible publiquement sur le nombre de « Downvote » qu’un commentaire reçoit.

La question d’un bouton « Je n’aime pas » est récurrente dans l’histoire de Facebook. Interrogé sur sa possibilité en 2015, le fondateur du réseau social Mark Zuckerberg avait répondu : « Nous ne voulions pas juste créer un bouton « Je n’aime pas », car nous ne voulons pas faire de Facebook un forum où les gens votent pour ou contre les publications des autres. » L’entreprise a finalement introduit en 2016 différents boutons de réaction, sous forme d’emoji, afin de donner aux utilisateurs un plus grand choix de réponses.

Auto-régulation des discussions

Ce bouton « Downvote » est un peu différent, et finalement plutôt proche du bouton « Je n’aime pas » souvent discuté. Si Facebook le lance vraiment, il pourrait peut-être entraîner une auto-régulation des commentaires sous un article d’information ou une publication.

Après une tentative de mise en avant des informations locales, le « Downvote » pourrait être un pas de plus vers l’objectif, annoncé par Mark Zuckerberg en début d’année, de « réparer Facebook » et de lutter contre les « fake news », notamment en donnant la priorité aux contenus ayant « du sens » et aux publications des amis et de la famille.

Donner aux utilisateurs la possibilité de cacher les commentaires qu’ils n’aiment pas et de mettre en avant ceux qu’ils préfèrent pourrait permettre à Facebook d’obtenir plus de données sur le type de discussions qui « ont du sens » pour les utilisateurs. La généralisation d’un tel bouton poserait toutefois des questions sur ce qui peut être jugé « inapproprié » et par qui, alors que Facebook est régulièrement critiqué pour ses choix de censure.

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