Apple annonçait discrètement au début du mois avoir dépassé les 200 millions de chansons vendues en Europe sur sa plate-forme iTunes Music Store. C’était semble-t-il un beau résultat, mais qui inquiète tout de même Mark Mulligan, l’analyste spécialiste de la musique en ligne chez Jupiter Research.
Dans un billet sur son blog, Mark Mulligan rappelle que Apple est le seul véritable acteur du secteur en Europe, et que malgré tout la croissance n’est pas au niveau qu’un tel statut devrait lui assurer. Depuis décembre 2005 où le compteur était à 110 millions de chansons, Apple continue de vendre à un rythme constant d’environ 11 millions de titres par mois. C’est deux millions de moins qu’au dernier trimestre 2005, où la période de Noël avait boosté les ventes à 13 millions de titres par mois. « Nous ne pensons pas que le CD est prêt à disparaître sous une vague de téléchargements« , écrit Mulligan. Jupiter Research dit avoir une position prudente quant aux perspectives financières de la musique en ligne.
Si la firme est inquiète, c’est aussi parce que globalement le rapport entre le nombre d’iPod en circulation et le nombre de chansons vendues est en baisse. Il a baissé d’un cinquième depuis début 2005, et rien ne montre qu’il devrait remonter. L’iPod est largement dominant sur le marché européen, comme sur tous les marchés du monde (à l’exception notable de la Chine), et la seule plate-forme musicale en ligne compatible avec l’iPod est iTunes. Si iTunes n’arrive plus à séduire les consommateurs et s’enrhume, c’est toute la filière musicale qui subit et éternue. Contrairement aux Etats-Unis où eMusic connaît un grand succès, l’Europe ne connaît pas encore de grande plate-forme musicale sans DRM.
Mark Mulligan avait beaucoup critiqué l’article de loi DADVSI qui devait obliger Apple à ouvrir ses DRM et les rendre interopérables. Il voit dans ces chiffres une raison supplémentaire de ne pas attaquer le modèle fermé de la firme de Cupertino. « Si Apple, le moteur clé (et le seul) du marché, a ces données, essayez simplement d’imaginer où serait le marché européen de la musique numérique sans eux ?« , écrit-il.
Peut-être serait-il en compagnie de modèles économiques plus modernes, avec des formats de fichiers qui ne lient ni les consommateurs ni l’industrie à un seul acteur ?
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