La bulle technologique de Toronto a vu les candidatures des Américains augmenter en nombre important depuis un an. Qu’ils visent les startups ou l’université de Toronto, de nombreux talents postulent pour travailler de l’autre côté de la frontière nord des États-Unis.

Depuis l’élection de Donald Trump, les leaders de la tech se sont à de nombreuses occasions opposés aux déclarations et choix de la Maison blanche. Dernière levée de boucliers en date : Apple et Microsoft ont récemment défendu leurs salariés contre la suppression du programme Daca (Deffered Action for Childhood Arrivals) annoncée par le président des États-Unis.

Pour rappel, ce programme avait été instauré par Barack Obama en 2012, afin de permettre à plus de 750 000 jeunes immigrants arrivés clandestinement sur le territoire des États-Unis d’y vivre et d’y travailler légalement.

Cette mesure de Donald Trump, et les craintes qu’elle n’a pas manqué de susciter dans la Silicon Valley, soulève un autre questionnement : celui de savoir si la fuite des cerveaux (« brain drain ») est devenue une réalité depuis la dernière élection présidentielle. D’après les derniers changements observés au sein de la bulle technologique de Toronto, au Canada, il semblerait que ce soit bien le cas.

Explosion des candidatures américaines

Les victimes du MuslimBan semblent avoir répondu favorablement à la proposition des leaders de la tech qui proposaient de les accueillir au Canada. Le pôle tech de la ville de Toronto a en effet vu le nombre de candidatures en provenance des États-Unis augmenter significativement et de manière constante depuis un an. Faut-il y voir le signe d’un brain drain dont le sens des déplacements se serait désormais inversé ?

La ville de Toronto a de quoi attirer les talents. Depuis 2000, le MaRS Discovery District y a élu domicile, sous la forme d’un vaste réseau d’entreprises. Le lieu regroupe pas moins de 150 startups avec des domaines de prédilection tels que l’intelligence artificielle ou la médecine.

En juillet 2017, le MaRS a conduit un sondage auprès de nombreuses entreprises canadiennes. 62 % des sociétés interrogées ont confirmé qu’elles avaient observé une augmentation notable des candidatures d’Américains. À titre d’exemple, Zoom.ai — une startup spécialisée dans les chatbots — a vu près d’un tiers de ses candidats à des postes d’ingénieurs arriver des États-Unis, alors qu’elle n’en recevait quasiment aucun auparavant.

Les étudiants américains se tournent vers l’université de Toronto

Les travailleurs ne sont pas les seuls concernés. Toronto voit également augmenter le nombre de candidatures américaines dans son université, réputée pour son expertise au sujet de l’intelligence artificielle. Les demandes d’élèves en provenance des États-Unis ont augmenté de 80 % depuis le mois de novembre 2016.

Au cours de ce même mois, pendant la soirée électorale qui avait vu Donald Trump devancer peu à peu sa concurrente, le site « Immigration et citoyenneté » était soudainement devenu inaccessible. L’événement avait alimenté la spéculation selon laquelle les Américains s’étaient connectés en masse avec l’intention de s’installer chez leur voisin nordiste.

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