L'accès à Internet en bas débit a beau s'être marginalisé ces quinze dernières années, il n'a pas encore totalement disparu. Selon le dernier observatoire (.pdf) conduit par l'Arcep, il y a encore 267 000 accès à Internet en bas débit à fin juin 2012. Bien que ce nombre décroit rapidement depuis plusieurs années, il reste suffisamment significatif pour parler de fracture numérique.
Que faire ? Dans la mesure où toute la population ne sera pas reliée à la fibre optique d'ici un an ou deux, l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes doit soutenir d'autres initiatives, même si elles ne seront que temporaires. Il y a par exemple la piste du VDSL2, pour améliorer les débits dans certaines situations. Il y a aussi le Super-WiFi, pour atteindre les zones blanches.
Le régulateur des télécommunications compte justement autoriser de nouvelles expérimentations dans les prochains mois. Dans sa dernière lettre hebdomadaire d'information, l'Arcep indique avoir adopté "une décision (.pdf) autorisant la réalisation d'une première expérimentation technique d'utilisation des espaces blancs de la bande UHF (Ultra Haute Fréquence, ndlr) dans le département de la Seine-Maritime".
Ces espaces blancs sont des bandes de fréquences situées dans des canaux inutilisés entre les couches de radiodiffusion, et varient selon les zones géographiques. C'est donc pratiquement de l'expérimentation au cas par cas, dans la mesure où il faut à chaque fois prendre en compte le plan de fréquences utilisé par les services de radiodiffusion.
C'est la société Infosat Télécom qui sera chargée de conduire ces expérimentations. Celle-ci avait demandé en mars une autorisation pour utiliser un canal de 8 MHz de la bande UHF (470-790 MHZ) "afin de mener une expérimentation technique en réalisant des tests de couverture et de débit de la technologie dite super WiFi dans le cadre de la desserte en haut débit sans fil dans les zones rurales difficiles d’accès".
La bande sollicitée par Infosat Télécom étant exploitée pour la radiodiffusion, c'est donc vers le Conseil supérieur de l'audiovisuel que le régulateur des télécoms s'est tourné. Celui-ci a répondu favorablement à cette demande fin juillet, en demandant simplement que ces tests n'entravent pas la "réception par les téléspectateurs des services de communication audiovisuelle dans les zones concernées".
Contrairement au WiFi classique disponible dans les box ADSL, dont le rayon d'action se limite à quelques dizaines de mètres, le Super-WiFi peut, en exploitant les espaces blancs laissés vacants par la télévision, couvrir plusieurs dizaines de kilomètres (jusqu'à 160 kilomètres, en théorie). Mais même limitée à quelques kilomètres, cette technologie peut contribuer à réduire un peu plus les zones blanches.
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