Par Alban Martin : Et si l’industrie musicale imitait l’industrie pornographique ?

WantedList [ne pas cliquer depuis l’ordi en salle de réunion si vous tenez à votre job] est une boîte spécialisée dans la location de DVD de charmes par correspondance. Afin d’augmenter sa base d’abonnés, qui se limitait à 1 000 après un an d’exploitation, l’entreprise a ciblé de manière personnelle les besoins des utilisateurs de réseaux de Pair à Pair.

La société a fait appel à un prestataire extérieur chargé d’explorer les bibliothèques de documents partagés par des utilisateurs de logiciels comme Kazaa. Dès qu’un utilisateur possédait un certain nombre de films érotiques sur son ordinateur, le prestataire lui envoyait une invitation électronique (accompagnée d’une promo) pour tester les services de WantedList. Un an plus tard cette tactique permis de recruter 10 000 abonnés supplémentaires [1], à coûts marginaux.

Grâce à la collection de fichiers détenus par les utilisateurs de réseaux P2P, WantedList a donc augmenté ses ventes d’abonnements de 1000% ! Et, à mon avis, un message instantané envoyé via Kazaa coûte moins chez qu’une campagne de bannière sur des sites spécialisés.

Ne peut-on pas imaginer le même système pour la musique, les films et les jeux vidéos : vous êtes Sony, vous mettez à disposition sur eMule ou SoulSeek un clip exclusif d’une artiste que vous avez signé, et vous envoyez un message instantané à toutes les personnes qui viennent le télécharger depuis votre serveur d’entreprise: ce message pourrait proposer de vendre par correspondance, à prix réduit, des places de concerts ou des DVD audio.

[1] Source : Wired magazine November 2005,  » Skin City  » par Daniel McGinn

Alban Martin
Auteur du livre  » The Entertainment Industry is Cracked, Here is the Patch ! « , aux éditions Publibook, il édite un blog dédié à la cocréation de valeur.


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