Aux États-Unis, la plateforme Digital Democracy repose sur des bots qui retranscrivent toutes les interventions d’élus devant leurs pairs. Cet outil de transparence à destination des citoyens se déploie dans de plus en plus d’États américains.

En France, les services de suivi des hommes et femmes politique existent déjà avec Nosdéputés.fr, « l’observatoire citoyen de l’activité parlementaire ». De l’autre côté de l’Atlantique, un Sam Blakeslee, un ancien sénateur républicain, a poussé le concept de la transparence encore plus loin en lançant la plateforme Digital Democracy en 2015.

Cette plateforme non lucrative, financée par deux fondations et co-créée avec des étudiants, repose en grande partie sur une intelligence artificielle (IA). Des bots retranscrivent automatiquement le moindre mot prononcé par chaque élu pendant son intervention devant ses pairs, Leur reconnaissance faciale leur permet d’identifier chacun(e) sans erreur et ainsi d’enrichir sa fiche personnelle — qui indique également ses liens avec le monde de la finance — disponible sur la copieuse base de données du site.

Les contribuables peuvent aussi retrouver les retranscriptions classées par intervenant ou sujet, des informations indispensables selon Sam Blakeslee :  « Nous sommes bien conscients que la plupart des élus travaillent dans l’opacité et avec impunité. Leurs électeurs ignorent ce qu’ils disent ou font. »

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La fin du modèle « vous votez, je décide » ?

Digital Democracy espère contribuer à faire changer le mode de fonctionnement de la vie politique. Gavin Newsom, ancien maire de San Francisco et co-fondateur de la plateforme, explique ainsi : « Avant, le gouvernement fonctionnait selon le principe ‘vous votez, je décide’. Ce modèle est en danger et Donald Trump en a habilement tiré profit. » Newsom se souvient du mécontentement des sénateurs californiens au lancement de l’outil : « On aime parler de l’importance de la transparence dans nos discours mais on n’applique pas toujours ce dont on parle. »

Les créateurs de la plateforme reconnaissent toutefois qu’il leur faut encore travailler pour que ses usages soient adoptés par le plus grand nombre. Alors que la plupart des Américains partagent aujourd’hui des liens sans même lire l’article ou le contenu lié, Digital Democracy, qui fait figure d’exception avec ses retranscriptions intégrales, est essentiellement utilisé par des journalistes locaux.

L’équipe prévoit donc d’ajouter une fonctionnalité bien pratique : un outil de détection automatique des erreurs ou mensonges dans les interventions les faire vérifier par un tiers de référence (PolitiFact). Digital Democracy connaît déjà ses deux prochains États de destination la Floride et le Texas. Deux zones clé, qui lui permettraient de s’adresser à un tiers des citoyens américains.

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