La société Taser discute actuellement avec des forces de l’ordre pour leur proposer de monter des pistolets à impulsions électroniques sur des drones, afin de neutraliser des suspects à distance.

On pourra peut-être un jour recevoir un coup de Taser sans voir qui l’a donné. Le Wall Street Journal raconte que lors d’un congrès à San Diego, « où des agents des forces de l’ordre du monde entier regardaient attentivement les dernières technologies policières », la société Taser a présenté des utilisations possibles des drones par les autorités, y compris pour paralyser un individu à distance.

Pour le moment l’entreprise qui se dit spécialisée dans les « armes intelligentes » ne ferait qu’avoir des discussions informelles avec les directions policières, pour tester leur intérêt. Une forme d’étude de marché avant de passer éventuellement en production. Ainsi le drone utilisé était un appareil vendu couramment, que Taser s’est contenté d’adapter pour y mettre différents accessoires comme une lampe, une caméra ou un pistolet paralysant.

« Nous portons aussi notre attention sur les abus potentiels d’une telle technologie lors de nos discussions, et avant de prendre la moindre décision », assure un porte-parole de Taser.

la démonstration technologique de faisabilité a déjà été faite depuis longtemps

Mais l’entreprise s’est sentie poussée des ailes lorsque des obstacles éthiques se sont envolés en juillet dernier, à Dallas. Pour la première fois dans l’histoire policière, un robot a été utilisé pour tuer à distance un suspect, en venant déposer une bombe aux pieds de l’individu (il s’agissait d’un sniper suspecté d’avoir tiré sur des policiers, pour lequel une approche classique avait été jugée trop dangereuse). À la suite de cet événement, « nous avons reçu des questions pour savoir s’il serait possible de déployer de la même manière un Taser à partir d’un véhicule autonome », explique l’entreprise.

En réalité, la démonstration technologique de faisabilité a déjà été faite depuis longtemps. En 2014, le studio Creative Moon avait déjà présenté au festival South By Southwest (SXSW) un drone doté d’un Taser capable de livrer des décharges de 80 000 volts.

Les pistolets à impulsions électriques de Taser, qui peuvent être utilisés y compris par des policiers municipaux, sont considérées comme des armes non létales. Ils sont toutefois très controversés. S’ils ne donnent normalement pas la mort, le choc électrique engendré est suspecté d’avoir causé des accidents cardiaques mortels en l’absence d’assistance médicale immédiate. En 2007, le Comité de l’ONU contre la torture avait estimé que l’utilisation du Taser X-26 violait la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Depuis l’entreprise a sorti de nouveaux modèles dont un X26P qu’il dit être « plus sûr et plus efficace que le X26E ».

 

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