La pornographie est la pomme empoisonnée du logiciel de Sharman Networks, Kazaa, qui affronte cette semaine l’industrie du disque sur les bancs des tribunaux australiens.

« Si à un moment donné Kazaa découvre que vous utilisez Kazaa pour collecter et distribuer de la pédopornographie ou d’autre contenu obscène, [Sharman] se réserve le droit de barrer l’accès à Kazaa et aux services de Kazaa à vous et à vos ordinateurs« , a expliqué Tony Bannon au nom des majors de l’industrie du disque.

Conclusion logique : Si Sharman peut détecter les pornographes (et surtout les pédophiles) et leur empêcher l’accès à Kazaa, ils peuvent tout autant détecter le partage de fichiers piratés, et bloquer l’accès au réseau aux utilisateurs. S’ils n’appliquent pas la même politique pour la musique protégée par le droit d’auteur c’est, a suggéré l’avocat, signe qu’ils acceptent implicitement que leur réseau serve au piratage.

L’argument, il est vrai, sera difficile à contourner, et pose d’autant plus problème que si Sharman était condamné sur cette base, les éventuels futurs éditeurs de logiciels de P2P commerciaux renonceraient purement et simplement aux filtres anti-pornographie. Le juge devra faire preuve, non seulement de bon sens juridique, mais d’un certain sens politique pour résoudre ce dilemme.

La RIAA, premier des pornographes ?

Autre argument mais même contenu; dans une interview accordée à CNet, Philip Corwin, lobbyiste de Kazaa délégué dans les couloirs du Congrès américain, a vigoureusement condamné l’exploitation des arguments basés sur la pédopornographie. L’industrie du disque a en effet demandé à plusieurs reprises la fermeture de Kazaa au prétexte que des pédophiles y distribuaient leurs fichiers, mais aussi et surtout que les enfants avaient beaucoup trop facilement accès aux photos et vidéos pornographiques. « C’est une industrie (l’industrie du disque, ndlr) qui fait la promotion active et qui vend aux mineurs des chansons qui ne peuvent être décrites que comme de la pornographie auditive« , déclare Corwin. « S’ils veulent parler du contenu, nous serons ravis de parler de leur contenu. L’industrie de M. Sherman (président de la RIAA, ndlr) vend activement certains des contenus les plus odieux que l’on puisse imaginer« .

Evidemment, c’est un lobbyiste qui parle, il faut donc traduire sa pensée deux tons en dessous.

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