Voilà qui n’est guère rassurant. Selon le Washington Post, qui cite des sources anonymes, Google aurait demandé l’aide de la NSA pour faire un point sur la sécurité de la société. Une initiative à première vue salutaire, pour éviter une nouvelle vague de piratage, mais qui pose certaines questions quant à sa mise en pratique.

Cela commence à prendre une tournure très hollywoodienne. Alors que le piratage d’une vingtaine de sociétés occidentales – dont Google – est devenu un nouveau sujet de brouille entre les États-Unis et la Chine, le Washington Post rapporte que la firme de Mountain View pourrait demander l’aide de la National Security Agency (NSA), la fameuse agence gouvernementale américaine spécialisée dans le renseignement électromagnétique.

Selon le quotidien américain, qui s’appuie sur des sources anonymes, Google souhaiterait que l’agence américaine passe en revue la sécurité actuellement mise en place par l’entreprise californienne, afin de déceler et de corriger d’éventuelles faiblesses. Par ailleurs, en plus d’un audit portant à la fois sur le matériel et le logiciel, Google voudrait savoir si à l’avenir son infrastructure pourra supporter une nouvelle attaque identique à l’opération Aurora, nom donné à l’attaque informatique qui a lieu en décembre dernier.

Or, s’il est louable de voir Google prendre très au sérieux la sécurité de ses utilisateurs et l’intégrité de ses données, il n’est pas certain que faire appel à une agence spécialisée dans la collecte et l’analyse des communications soit le meilleur signal que pouvait envoyer la firme de Mountain View aux utilisateurs. Comme le note la présidente de l’Intelligence and National Security Alliance (INSA), Ellen McCarthy, « la question cruciale est : jusqu’à quel point le public américain va tolérer le partage d’informations entre Google et la NSA ?« .

Comme le souligne le Washington Post, un accord entre la principale entreprise sur le web et la plus puissante organisation de surveillance pourrait donner un cocktail détonnant. Cependant, dans le cas où les informations du journal américain sont exactes, Google serait tout de même soumis à la législation américaine, qui encadre et protège la vie privée, même à travers des canaux de communications électroniques.

Reste à voir si les internautes seront convaincus, car à tort ou à raison, la NSA est souvent présentée – notamment dans le folklore hollywoodien – comme une agence ne s’attardant guère sur de pareilles considérations, que ce soit la confidentialité ou la vie privée…

Pour l’heure, c’est vers la Chine que tous les regards sont tournés, même si Pékin a officiellement rejeté les accusations américaines. »L’accusation laissant entendre que le gouvernement chinois a participé à ces attaques informatiques, de manière directe ou indirecte, est sans fondement et vise à dénigrer la Chine. Nous nous y sommes fermement opposés » avait déclaré le porte-parole du ministère de l’industrie et des technologies de l’information.

« La politique de la Chine sur la sécurité informatique est transparente et constante« , a-t-il continué, estimant par ailleurs que « la Chine est la première victime des attaques informatiques ».


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