Les systèmes de gestion numériques des droits agacent tout le monde, y compris leurs principaux artisans. Après s’être fait refuser les droits de la technologie FairPlay par Apple, le vers Real Networks a décidé de ronger la pomme en dévoilant cette semaine Harmony, un système censé établir l’interopérabilité des plateformes. Pour la firme de Cupertino, c’est une stratégie digne d’un hacker…

Toute guerre a ses victimes collatérales. Dans ce nouveau combat qui s’annonce entre le propriétaire du service Rhapsody de Listen.com et le leader actuel de la musique en ligne Apple, il s’agira encore une fois du consommateur final.

Le système Harmony permet à celui qui achète de la musique protégée par la technologie Helix de Real Networks de la convertir facilement en AAC (le format d’Apple) ou en WMA (de Microsoft), tout en gardant les droits, et surtout les restrictions attachées au morceau acheté. Un bon pas vers l’interopérabilité des services, mais qui ne plait pas à Apple.

La firme à la pomme s’est en effet dite « stupéfaite » par l’initiative de son concurrent qui aurait adopté « les techniques et les principes éthiques des hackers », ce qui dans sa bouche, n’est pas un compliment. Apple étudie donc la possibilité de porter plainte contre Real Networks pour violation du DMCA, la loi sur le copyright qui interdit de contourner les mesures de protection.

Pourtant de façon stricte, aucune mesure de protection n’a été détournée puisque Harmony ne fait qu’utiliser le format d’Apple pour y traduire ses propres protections. Les avocats de Steve Jobs chercheront sans doute à démontrer que les droits d’auteur même de la technologie de DRM FairPlay embarquée dans l’AAC ont été violés, mais le reverse engineering étant autorisé, les chances sont minces pour l’inventeur de l’iPod.

Cet épisode technico-juridique ne fait que démontrer encore une fois s’il le fait tout l’enjeu des DRM pour les entreprises comme Apple : contrôler le consommateur sur toute la chaîne culturelle, depuis la fourniture des contenus jusqu’à leur écoute. C’est pourquoi Apple a clairement indiqué que les prochaines mises à jour de l’iPod empêcheront de lire sur le lecteur portatif les morceaux « traduits » avec Harmony…

Avec une telle politique digne des pires caricatures de Microsoft, le chemin vers l’interopérabilité est encore long et boueux…


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