Google a réintégré BitTorrent et uTorrent dans les suggestions de la saisie semi-automatique. Ces termes avaient été écartés, sous la pression des industries culturelles, au motif qu'ils sont fortement liés à l'univers du piratage. La firme de Mountain View est finalement revenue sur cette mesure. Toutefois, de nombreux autres mots-clés sont toujours masqués.

Depuis 2008, Google soumet des suggestions aux internautes utilisant son moteur de recherche. La saisie semi-automatique permet en effet à la société américaine d'afficher des propositions qui sont actualisées au fur et à mesure que l'utilisateur écrit sa requête. Outre un gain de temps, cette technologie limite aussi les fautes en proposant immédiatement la bonne orthographe.

Cette fonctionnalité est toutefois soumise à diverses restrictions. Par exemple, Google ne conseille rien lorsque l'usager commence à inscrire des termes pornographiques, violents ou incitant à la haine. L'entreprise n'empêchera évidemment pas la recherche d'aboutir, mais ne souhaite pas orienter l'internaute dans une direction ou dans une autre. Il devra par lui-même taper entièrement sa recherche.

Google applique une politique similaire pour "des termes fréquemment utilisés pour rechercher des contenus portant atteinte à des droits d'auteur". C'est pour cette raison que Grooveshark n'est plus proposé dans le cadre de la saisie semi-automatique. Idem pour The Pirate Bay et diverses expressions liées au protocole BitTorrent ou en rapport avec le téléchargement direct.

Or, Google a visiblement décidé de tempérer sa politique. Comme le remarque Torrentfreak, le mot-clé "BitTorrent" n'est plus censuré dans la saisie semi-automatique, tout comme uTorrent / µTorrent / MicroTorrent. Il suffit de taper les premières lettres de chaque terme pour le vérifier. En revanche, les portails de liens BitTorrent et les hébergeurs réputés pour héberger des contenus illicites demeurent invisibles.

Le retrait de ces deux termes est évidemment une bonne nouvelle, dans la mesure où le protocole BitTorrent n'est qu'une technologie. À ce titre, elle est neutre : elle peut effectivement servir à échanger des contenus en toute légalité, mais aussi à partager des fichiers illicites. Idem pour µTorrent, qui n'est qu'un logiciel. Ce n'est pas lui qui choisit les liens torrent à rapatrier.

La décision de Google, si elle est à saluer, est à relativiser. De nombreux autres mots-clés demeurent exclus de la saisie semi-automatique (mais pas de l'index lui-même : seules des pages très précises peuvent effectivement être retirées) et le moteur de recherche ne devrait pas infléchir sa politique à ce niveau-là, vu les liens tissés avec les industries culturelles et ses intérêts commerciaux.


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