Après l’excellent mais exigeant Furi, The Game Bakers revient avec Haven dont la philosophie est à l’exact opposé.

Dans la sphère vidéoludique, il y a les studios — beaucoup — qui s’attachent à devenir les maîtres d’un genre en se reposant sur leurs acquis. Et puis il y a ceux qui prennent des risques en cherchant la réinvention totale. The Game Bakers, originaire de France, appartient à la deuxième catégorie. Après avoir énervé les joueurs avec le très difficile Furi, le développeur enchaîne avec Haven, une production beaucoup plus calme et prévue pour PC, PS4 et Switch à une date encore inconnue.

Jouable à la gamescom, salon du jeu vidéo européen organisé à Cologne, Haven sera moins exigeant que Furi. The Game Bakers joue d’ailleurs cartes sur table : à ses yeux, il s’agit d’un RPG léger et cool, inspiré de Journey et de la saga Persona (pour le côté bavard). On a pu l’essayer une vingtaine de minutes, suffisant pour confirmer ce ressenti : Haven est l’antithèse de Furi. On pourrait même penser qu’il comblera sans mal des pauses bien méritées entre deux passages d’un jeu prise de tête.

Romance vidéoludique

Haven est d’abord une histoire d’amour, celle d’un homme et une femme qui se réfugient sur une planète inconnue pour pouvoir vivre leur idylle — interdite sur leur monde d’origine. Entre deux phases d’exploration qui permettent de mieux découvrir leur havre de paix, le duo nous gratifie de vraies scènes de couple (disputes, moments de tendresse…) à partir de dialogues dont on choisit certaines phrases. Bon point : l’écriture semble éviter d’enfermer les deux personnages dans des clichés, chacun rassurant l’autre en proie aux doutes qui gangrènent leur nouvelle vie. Dans sa narration, The Game Bakers entend insister sur le passé des deux protagonistes et leur histoire.

Quand ils doivent quitter leur cocon de sentiments, les deux tourtereaux visitent la planète à la recherche de ressources pour subvenir à leurs besoins — notamment de la nourriture pour cuisiner. Les décors révèlent une patte artistique colorée dans laquelle les héros glissent comme des amoureux transis. Il y a littéralement une commande qui permet de voleter au-dessus du sol — comme dans Journey — avec des animations inspirées du patinage artistique. En somme, il y a une impression de légèreté qui se dégage d’Haven. Comme une bouffée d’air frais qui fait tant de bien.

Haven // Source : The Game Bakers

Haven

Source : The Game Bakers

Hélas, il faudra parfois aussi se battre. Durant les affrontements, The Game Bakers propose un mix entre le tour par tour et le temps réel, avec une notion très importante du timing. Concrètement, on charge l’action que l’on souhaite lancer — attaque, parade — et on relâche la touche dédiée au moment opportun. En solo, on contrôle les deux personnages en même temps (en coopération, c’est chacun le sien) et il est possible de déclencher des coups plus puissants en synchronisant les offensives. Une fois un ennemi vaincu, il est nécessaire de le pacifier pour terminer le combat. La violence a une fin.

Haven semble bien parti pour être une expérience reposante, ce qui ne fera pas de mal aux fans de The Game Bakers après l’éprouvant Furi. Cette production française porte en tout cas le sceau d’un studio sincère, qui aime faire les choses à fond. Il y a encore des mystères à désépaissir et des questions en suspens : qui sont les gens qui ont fait fuir le couple ? Sont-ils à leur poursuite ? En toute honnêteté, on a hâte de voir la suite.


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