Comme nous le rapportions la semaine dernière, Airtist s’apprête à lancer son offre de téléchargement « gratuit, légal, éthique » grâce à laquelle l’internaute pourra télécharger gratuitement la musique qu’il souhaite, en MP3 sans DRM, contre le visionnage de publicités. Airtist vient de mettre en ligne des informations supplémentaires sur la mise en œuvre concrète de l’offre, qui devrait très bientôt être mise en œuvre.

On apprend qu’avec le modèle publicitaire proposé, l’artiste recevra une somme fixe de 0,12 Euros HT par musique téléchargée gratuitement. Pour permettre une telle rémunération, Airtist propose à des annonceurs de sponsoriser le téléchargement à travers la diffusion d’une annonce vidéo au format Flash en plein écran, dont l’internaute devra évaluer l’intérêt, sans doute pour affiner le ciblage en fonction de chaque profil. Au moment du téléchargement, s’il a été intéressé par l’annonce, l’internaute peut télécharger un coupon « afin de venir le présenter [à l’annonceur] ». Sans doute s’agit-il de bons de réduction ou de bons d’achats, qui permettent à l’annonceur de mesurer le retour sur investissement et de concrétiser l’affichage de son annonce.

Un modèle économique délicat

Toutes les œuvres ne seront pas concernées. L’artiste devra dire s’il souhaite participer à l’opération dans son espace d’administration, ce qui sera matérialisé pour l’internaute par un icône . Un rapide calcul instinctif devrait toutefois l’y encourager. Même si Airtist reverse 70 % des sommes HT à l’artiste lors d’un téléchargement payant, les chances que le téléchargement payant attire suffisamment de cartes bleues pour rester plus rentable que les 0,12 Euros par téléchargement gratuit sont a priori faibles. Rappelons que sur Airtist, les artistes déterminent eux-mêmes le prix de vente de leur morceau, avec un minimum de 0,20 euros par titre. Il ne s’agit cependant pas d’un choix exclusif. L’internaute qui ne souhaite pas subir la publicité pourra télécharger la chanson en payant normalement.

Enfin, les 0,01 € reversés par Airtist à une association lors d’un téléchargement restent de vigueur pour les téléchargements gratuits financés par la publicité.

Avec le lancement de cette offre, Airtist devrait devenir la première plate-forme au monde à proposer légalement du téléchargement gratuit de fichiers MP3 sans DRM. Une très belle performance, d’autant que ses concurrents anglophones comme SpiralFrog semblent avoir bien du mal à matérialiser leurs ambitions.

Reste une inconnue : l’engouement des annonceurs. Avec un tel niveau de rémunération, à considérer qu’Airtist préserve une marge de 30 %, il faudrait selon nos calculs que les annonceurs payent environ 0,185 euro par internaute. A titre de comparaison, un spot de prime time pour Les Experts sur TF1 se négocie jusqu’à 100.000 euros pour une audience d’environ 9 millions de téléspectateurs. Rapporté au spectateur, c’est 0,11 euro le spot.

Airtist devra donc s’adresser à des annonceurs dont le budget ne permet pas l’accès aux publicités TV de masse, et les convaincre par un ciblage pertinent et la promesse d’un bon retour sur investissement. C’est de cette équation que dépend désormais tout son modèle économique, tant se lancer dans le gratuit risque d’avoir un effet démobilisateur sur son offre payante traditionnelle.

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