Face au phénomène du « stream ripping », une pratique qui consiste à enregistrer sur son ordinateur des contenus culturels — généralement de la musique — diffusés par des services de streaming via des sites tiers, l’industrie du disque se mobilise depuis quelques années pour tenter d’y mettre un terme.
Début septembre, elle a marqué un point important en obtenant la fermeture du site YouTube-MP3, qui était le site le plus en vue dans ce domaine. Cependant, les ayants droit ont beaucoup d’autres sites de « stream ripping » dans le collimateur et ils aimeraient les neutraliser d’un coup plutôt que de les attaquer un par un.
Dans son rapport annuel de 2016 consacré aux pires sites pirates encore en activité, la principale association chargée de défendre les intérêts de l’industrie du disque aux États-Unis, la RIAA (Recording Industry Association of America) listait une demi-douzaine de sites : p3juices, Convert2mp3, Clipconverter, Savefrom, Youtube2mp3 et Onlinevideoconverter.
Or pour les titulaires de droits, la meilleure manière de porter un coup vigoureux au « stream ripping » n’est pas de poursuivre chaque site individuellement et de tenter de décrocher à la fin un accord similaire à celui qui a été trouvé avec YouTube-MP3 : la démarche est en effet à la fois longue, coûteuse et surtout incertaine.
Blocage des sites
L’idéal serait de parvenir à un accord avec Google, la maison-mère de YouTube, pour que soit mis en place un blocage empêchant les services de « stream ripping » d’accéder aux vidéos de la plateforme. YouTube est en effet la première plateforme d’approvisionnement en termes de contenus culturels, et de très loin.
« Depuis plusieurs années, [les] organismes de l’industrie musicale pressent YouTube de prendre des mesures efficaces pour bloquer l’accès à ses serveurs aux sites d’extraction de streaming, qui violent le droit d’auteur à grande échelle et enfreignent également les conditions d’utilisation de YouTube », commente ainsi Geoff Taylor, le patron de la British Phonographic Industry, à Torrentfreak.
« Il y a d’autres mesures que YouTube pourrait prendre pour empêcher l’extraction de flux, mais jusqu’à présent la communauté musicale a été forcée de poursuivre directement les sites d’extraction de flux », regrette le représentant de l’association commerciale britannique de l’industrie du disque.
Il y a d’autres mesures que YouTube pourrait prendre pour empêcher l’extraction de flux
Dès lors, la question qui se pose est de savoir si Google pourrait suivre les demandes de l’industrie du disque. On sait que la firme de Mountain View n’a jamais tenu YouTube-MP3 dans son corps puisqu’en 2012 elle l’avait intimé de cesser ses activités, mais sans succès. À l’époque, Google avait brandi ses conditions d’utilisation qui s’opposent à l’utilisation de convertisseurs.
Idem pour TubeNinja : Google a mis le site en demeure pour qu’il cesse de proposer son outil en ligne permettant de récupérer une vidéo sur YouTube en copiant / collant son URL dans le champ prévu à cet effet puis en cliquant sur le bouton qui déclenche la conversion dans le format d’arrivée de son choix. Pour l’heure, TubeNinja n’a pas cédé face à Google. Mais peut-être que Google finira par joindre le geste à la parole.
Pour le plus grand plaisir des ayants droit.
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