Ceux qui ont joué à Assassin’s Creed ont certainement aimé l’attention aux détails présents dans les jeux — notamment l’architecture des villes — qui se déroulent dans des époques historiques différentes. Courir sur les toits de Jérusalem, Florence, Paris ou de Londres et semer la panique est sûrement l’un des éléments qui ont rendu ce jeu célèbre dans le monde entier.
Ainsi, quand on a vu que Ubisoft était en train de réaliser un film concernant la série des assassins, nous avons suivi l’affaire avec intérêt et curiosité — même si les bandes annonces auguraient d’une catastrophe cinématographique, comme c’est souvent le cas avec les adaptations de jeux vidéo.
À la veille de sa sortie, nous sommes allés le voir.
L’univers est là…
Il faut reconnaître que le film a su reprendre les concepts et les enjeux principaux de l’histoire. Les assassins combattent contre les templiers pour préserver la liberté de l’humanité contre les tentatives de ces derniers d’imposer un ordre autoritaire et totalitaire. Ubisoft a bien préservé les paradigmes et le credo de l’ordre des assassins, comme par exemple la phrase « Rien n’est vrai, tout est permis », qui est très importante dans le déroulement des aventures de la série.
La réalisation a été appuyée par un casting de luxe : Michael Fassbender, Jeremy Irons, Marion Cotillard et Brendan Gleeson jouent leurs rôles de manière convaincante
Côté visuel, on aime les plans larges et bien étendus des villes et des structures architecturales, qui restent fidèles à l’esthétique d’Assassin’s Creed qui s’appuie sur des panoramas stupéfiants.
Les scènes d’action ne manquent pas non plus de dynamisme et de combats agréables, mais certaines finissent immanquablement par dépasser les limites du vraisemblable, et tournent à la parodie du film issu d’un jeu vidéo.
Cette version filmée de la série pourra donc faire lâcher quelques sourires aux fans.
… mais c’est à peu près tout
Tout cela n’empêche pas le film d’être médiocre sur des points fondamentaux… comme l’histoire, qui n’a pas du tout été travaillée. Rien n’est creusé, expliqué ou correctement amené par des scènes d’exposition qui pourraient nous faire apprécier le film. On trouve par exemple Cal Lynch (Michael Fassbender) tout de suite dans un établissement pénitencier sans aucune raison logique, après l’avoir quitté dans une situation dramatique au début du film.
Au-delà de ces gouffres, l’histoire est introduite de manière trop rapide et simpliste et ne donne pas d’explications véritables sur le code des assassins ou l’histoire du conflit entre ces derniers et les templiers. Ceux qui n’ont jamais joué à Assassin’s Creed auront un peu du mal à suivre : on a l’impression de voir du fan service et non pas un véritable scénario conçu pour un long-métrage.
Les modifications apportées à l’Animus, l’instrument technologique qui permet à son utilisateur d’aller en arrière dans le temps et de revivre des expériences concernant ses ancêtres sont aussi particulièrement ratées. Cet outil central du jeu a été transformé en une machine totalement différente, capable de projeter les visions de son utilisateur à l’extérieur et de le faire combattre avec ces fantômes du passé dans une sorte d’espace ouvert. On a l’impression que tout le côté technologique se limite à une séance de réalité virtuelle qui aurait rencontré Avatar sur son chemin. Cheap.
Enfin, ne comptez pas sur la fin du film pour vous rassasier : elle traîne en longueur et ne donne pas à la production son côté « épisode ». Peut-être pour se laisser une porte de sortie, qui sait.
Le long-métrage réalisé par Justin Kurzel et produit par Ubisoft et Regency s’élève donc sûrement au-delà de la moyenne des films inspirés par des jeux vidéo, grâce à sa fidélité aux enjeux historiques et au canon esthétique de la série. Cependant, en cherchant une sorte d’excellence inaccessible, le film tombe de haut et cumule les travers hollywoodiens qui le rendent plus médiocre qu’autre chose.
Assassin’s Creed se perd quand il cherche tout à la fois l’approbation des fans des jeux vidéo et qu’il intègre des éléments pour plaire au grand public. Ce faisant, il échoue des deux côtés et perd son authenticité.
Le verdict
Assassin's Creed
On a aimé
- L'esthétique respectée
- L'action
- Les panoramas
On a moins aimé
- L'histoire
- L'Animus
- La lenteur de la fin
Assassin's Creed est un énième film adapté d'un jeu vidéo qui tombe dans les travers des films adaptés de jeux vidéo. Il plaira peut-être aux fans qui pourront quand même être déçus par les modifications apportées par la production. D'autant que ces modifications ne sont pas suffisantes pour faire rentrer un néophyte dans l'histoire.
On retiendra donc les plans urbains à couper le souffle et l'action quand elle n'en fait pas trop : un divertissement sans plus qui ne vous fera pas vraiment vibrer et qui a tendance à se prendre trop au sérieux.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !