L’UPFI demande à France Télévisions d’avancer l’horaire de programmation de l’émission de musique en live Taratata sur France 2. Mais le lobby des labels indépendants français fait totalement l’impasse sur le web et la VOD, qui constituent pourtant des solutions alternatives d’avenir.

L’Union des Producteurs Français Indépendants (UPFI), qui défend les intérêts des producteurs de musique indépendante en France, a fait savoir aujourd’hui dans un communiqué qu’elle regrettait « la programmation de plus en plus tardive de Taratata sur l’antenne de France 2 (entre 1h00 et 1h30 du matin), sa primo diffusion sur France 4 ne permettant pas de garantir, à ce jour, une exposition suffisante« . Selon l’Union, « Taratata constitue l’une des très rares émissions de variété qui présente en live toute la richesse de la scène musicale actuelle. Grâce à cette émission phare, de nombreux artistes ont pu se faire connaître d’un large public alors même qu’ils ne seraient jamais programmés sur d’autres émissions. »

L’UPFI dit qu’il est « fondamental que les répertoires et les œuvres défendues par les artistes, notamment en développement, puissent bénéficier de la meilleure audience possible grâce aux efforts du service public« .

Si la revendication qu’il porte paraît juste, le communiqué n’en paraît pas moins anachronique. A l’heure d’Internet et de la vidéo à la demande (VOD), n’est-il pas temps pour les producteurs indépendants d’adopter une communication positive qui leur permette de faire connaître leurs artistes sur le web ?

A aucun moment le communiqué de l’UPFI ne rappelle que l’émission Taratata est rediffusée en intégralité et gratuitement sur le site MyTaratata.com, qui réserve d’ailleurs un onglet aux seuls « jeunes talents ». Plutôt que demander à France Télévisions d’avancer l’horaire de diffusion de l’émission sur France 2, l’UPFI devrait plutôt demander à ce que la promotion de MyTaratata.com soit beaucoup plus forte qu’actuellement, et à ce que l’émission soit disponible en VOD gratuitement sur toutes les box ADSL des fournisseurs d’accès.

Il n’est absolument pas normal, pour ne pas dire inadmissible et scandaleux, que France Télévision ait réservé l’exclusivité de son service de Catch-up TV au seul opérateur Orange. Cette décision va contre le contrat d’objectif du groupe de télévision publique, qui doit tout faire pour rendre ses programmes accessibles au plus grand nombre. Et désormais, sans contrainte d’horaires.


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