Lily Allen est de retour. Dans un entretien accordé à une radio britannique, la jeune chanteuse est revenue sur le débat du téléchargement illégal. Mais si elle a mis de l’eau dans son vin, l’artiste britannique semble encore loin de la réalité des débats… et semble confondre prix et valeur de la musique.

Après deux longs mois de silence, la plus britannique des néo-luddites est de retour dans le débat des échanges sur Internet. La chanteuse Lily Allen, qui avait choisi d’abandonner presque totalement les technologies modernes au profit d’un retour aux fondamentaux de la nature, s’était illustrée en septembre dernier à travers ses positions sur le peer-to-peer. Favorable à la mise en place de la riposte graduée au Royaume-Uni, la jeune artiste pop s’était attirée le courroux des internautes, après avoir initié une campagne catastrophique à leur encontre.

En se faisant la porte-parole d’un mouvement favorable à un durcissement des sanctions contre les pirates qui téléchargent et échangent continuellement, Lily Allen se positionnait non seulement contre son public, mais également contre une partie de la scène musicale britannique. Devant le retour de flammes, la chanteuse anglaise annonça l’abandon de sa carrière. Sans surprise finalement, car en portant ce genre de messages, il était évident que les internautes allaient l’attendre au tournant.

Or, en reproduisant un texte sans autorisation et sans citer la source, puis en distribuant elle-même il y a cinq ans des mixtapes pirates sur son site, la situation de la chanteuse était intenable. Comment critiquer le piratage sur Internet et prôner la coupure de l’accès internautes contre les internautes suspectés de télécharger illégalement, alors que la carrière de Lily Allen a sans doute été soutenue justement par le piratage ?

Quoiqu’il en soit, Lily Allen est de retour. Dans un entretien accordé à la radio Key 03, et relayé par NME, la chanteuse est revenue sur l’épineux dossier du téléchargement sur Internet. Or, si elle a manifestement assoupli sa position, il semble qu’elle ne sait toujours pas de quoi elle parle : « si quelqu’un vient avec un CD gravé d’un de mes albums et vous le propose 4 livres sterling (environ 4,4 euros), cela ne me pose pas de problème, du moment que la personne qui achète mette une valeur sur ma musique« .

Les ayants droits apprécieront. On savait que certains artistes n’étaient pas opposés aux échanges non-commerciaux de leurs contenus, du moment qu’aucun commerce n’est fait avec leur travail. C’est d’ailleurs le principe de certaines licences Creative Commons. Cependant, Lily Allen a entrepris une démarche inverse : copiez, piratez, vendez, du moment que vous en tirez profit. Lily Allen est-elle désormais favorable à l’infraction de ses propres droits ? Même lorsqu’il s’agit d’un vendeur de CD contrefaits ?

Il y a encore deux mois, Lily Allen se plaignait de voir son catalogue musical être piraté par les internautes, ceux-ni ne versant pas le moindre centime aux artistes et aux labels. Aujourd’hui, la chanteuse semble tolérer le commerce parallèle avec la vente de CD contrefaits. Pour elle, ce serait plus acceptable. Sa « retraite » temporaire ne l’a manifestement pas aidé à mieux comprendre les problématiques du droit d’auteur à l’ère numérique. Finalement, Lily Allen sait-elle vraiment de quoi elle parle ?

(Photo CC BY-NC-ND)


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