Après avoir bataillé pendant un an et demi pour tenter de faire échouer le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, Sony accepte sa défaite. Le créateur de la PlayStation a signé un contrat avec les équipes Xbox pour s’assurer qu’il ne sera pas privé de Call of Duty dans les prochains mois. Ce deal n’inclut pas les autres titres Activision.

Tout ça, pour ça ? Depuis que Microsoft a annoncé son intention de racheter Activision-Blizzard pour 68,7 milliards de dollars en janvier 2022, Sony fait tout pour faire échouer l’opération. Le Japonais accuse Microsoft de tous les maux de la planète, et espère que les autorités de la concurrence du monde entier (États-Unis, Union européenne, Royaume-Uni…) bloqueront l’opération. Sony a même refusé un contrat proposé par Microsoft qui lui aurait garanti l’ensemble du catalogue Activision-Blizzard jusqu’en 2027, sous prétexte qu’il ne pouvait pas lui faire confiance. Nvidia et d’autres grands noms du cloud gaming l’ont de leur côté accepté, ce qui leur permet de sortir gagnants de cette histoire.

Le 11 juillet 2023, la justice américaine a donné son feu vert au rachat d’Activision-Blizzard. Il ne manque plus que les Anglais, qui devraient rendre leur verdict dans les prochaines heures, et Microsoft pourra finaliser cette longue et douloureuse opération. De quoi forcer Sony à admettre l’inévitable : il est temps de se ranger derrière Microsoft.

Le nouveau contrat de PlayStation est moins complet que l’ancien

Faut-il voir une forme de rancœur dans le nouveau contrat proposé par Microsoft ? Après avoir initialement proposé à Sony de lui laisser tous les titres Activision-Blizzard, comme il l’a fait avec d’autres acteurs du monde du jeu vidéo, Microsoft limite maintenant sa proposition à la licence Call of Duty. Puisqu’il n’a plus beaucoup de temps devant lui, Sony a été obligé d’accepter.

Concrètement, ce nouveau deal signifie que rien ne garantit à Sony que les autres titres Activision sortiront sur PS5 ou PS6 (OverwatchDiabloGuitar HeroWarcraftCrash BandicootStarCraftSpyro). Microsoft pourrait se montrer généreux ponctuellement, pour augmenter ses revenus grâce aux ventes PlayStation, mais Sony a perdu l’occasion d’être serein en attendant si longtemps.

Autre problème mis en avant par Sony pendant un an et demi : Microsoft va pouvoir optimiser les jeux Call of Duty pour ses propres consoles et les intégrer gratuitement à ses abonnements Xbox Game Pass. Le même contrat a été signé avec Nintendo, qui disposera des jeux Call of Duty sur Switch dans des conditions similaires à celles de Sony.

L’arroseur arrosé

Le 31 janvier 2022, Phil Spencer, le patron de la division Xbox, avait proposé à Jim Ryan, président de Sony, de garder « tous les titres consoles existants d’Activision chez Sony, y compris les versions futures de la franchise Call of Duty ou de toute autre franchise actuelle d’Activision, jusqu’au 31 décembre 2027 ».

Pourquoi avoir finalement changé d’avis ? Au-delà d’une vengeance de Microsoft, désormais en position de force, on notera que le premier deal proposé par l’équipe Xbox devait se terminer le 31 décembre 2027. Le nouveau garantit lui la présence de Call of Duty sur les consoles PlayStation jusqu’en 2033. Le retrait des autres jeux Activision-Blizzard aurait pu être un des éléments de négociation entre les deux acteurs, même si l’on imagine qu’il aurait été possible de renégocier un contrat plus tard.

Microsoft rachète Activision Blizzard // Source : Microsoft
Sony pourrait perdre toutes les licences de cette liste, sauf Call of Duty. // Source : Microsoft

Microsoft a jusqu’au mardi 18 juillet pour boucler le rachat d’Activision, au risque de devoir y renoncer et de lui payer des milliards de dollars de pénalités. Face à l’avancée du dossier, tout laisse penser que Microsoft pourra valider l’opération dans les prochaines heures, ou au moins décaler de quelques jours l’échéance, pour tout finaliser dans les règles.

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