Au commencement était un logiciel jugé illégal par la justice américaine. Créé en 1998 par Shawn Fanning, Napster avait été le premier des logiciels de Peer-to-Peer à permettre à des millions d’internautes à travers le monde de s’échanger des fichiers MP3. Très en colère et effrayée par ce machin diabolique, l’industrie du disque avait préféré obtenir la peine capitale contre le chat électronique en 2001 que de négocier des accords de licence avec son éditeur. Depuis, elle s’en mord les doigts.
Le Peer-to-Peer a continué à prospérer, d’abord par Audiogalaxy, Kazaa ou Morpheus, tous édités par des sociétés commerciales prêtes encore à négocier, mais dont la RIAA a encore exigé la mort. Puis par des logiciels open-source comme eMule ou BitTorrent face aux auxquels la RIAA s’est retrouvée bien penaude, lorsqu’elle a compris qu’il n’y avait plus personne à qui envoyer mise en demeure ou factures.
Pendant ce temps, Napster a resuscité une première fois en 2002, lorsqu’il fut racheté une bouchée de pain par Roxio. La société pensait alors convaincre les internautes de payer 13 $ par mois pour écouter sur un PC de la musique protégée par des DRM, en quantité illimitée. L’aventure n’a jamais fonctionné voir notre rétrospective), malgré des campagnes de publicité très importantes, y compris lors des meetings de la RIAA (un paradoxe), et Napster fut finalement racheté une seconde fois en septembre 2008, par les magasins Best Buy.
Depuis, rien. Mais la chaîne de magasins de musique et d’électronique grand public, qui a investi 121 millions de dollars pour s’offrir un chat au poil bien terne, vient d’annoncer son offre. Les internautes américains peuvent désormais accéder de façon illimitée à son catalogue de 7 millions de titres, moyennant 5 dollars par mois. Soit un prix presque trois fois inférieur à celui imposé auparavant. En outre, ils peuvent télécharger 5 morceaux au format MP3 sans DRM tous les mois.
Napster propose ainsi en quelque sorte d’acheter cinq morceaux au prix fort, mais de bénéficier en plus d’un service « à la Deezer » sans publicité, et donc avec une rentabilité mieux assurée.
Cette troisième vie sera-t-elle la bonne ? A suivre.
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