À Strasbourg, un homme de trente ans a été condamné à six mois de prison ferme pour apologie du terrorisme. Il avait publié un message sur Facebook dans lequel il applaudissait l'attentat contre Charlie Hebdo

Trois semaines après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, les condamnations pour apologie du terrorisme se poursuivent. Cette semaine, c'est un Strasbourgeois de trente ans qui a été sanctionné par la justice. Sa faute ? Avoir publié sur Facebook un message dans lequel il se réjouit de l'action menée par les frères Kouachi, qui a entraîné la mort de douze personnes.

Selon France Info, qui rapporte verdict rendu par le tribunal correctionnel, le message du prévenu présente une kalachnikov et le message suivant : "bons baisers de Syrie, bye bye Charlie". Il a été condamné à six mois de prison ferme. Son interpellation avait été rapide : dès le lendemain de la fusillade, la brigade anti-criminalité locale l'a interpellé pour le mettre en garde à vue.

En France, l'utilisation d'Internet est en effet devenue une circonstance aggravante dans la qualification des actes d'apologie du terrorisme à la suite du vote de la loi du 13 novembre 2014.

Ainsi, l'article 421-2-5 du code pénal dispose que "le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l'apologie de ces actes est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende", et précise que "les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 € d'amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne".

Mais on peut légitimement s'interroger sur ce volet de la stratégie anti-terroriste du gouvernement.

En effet, est-il judicieux de jeter en prison tous ceux qui ont la bêtise d'applaudir l'attentat contre Charlie Hebdo, pour les punir de ne pas avoir rallié l'unité nationale ? La prison étant connue pour être l'école du crime, cette tactique prend le risque de les confronter à des prisonniers très peu recommandables, qui pourraient user de leur influence pour les embrigader… et en faire du coup de vrais problèmes.

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