En novembre dernier, Mozilla a publié ses résultats financiers pour l'année 2013 très proches de ceux de 2012, qui ont confirmé sa très grande dépendance à Google, qui représente toujours 90 % des revenus de la fondation éditrice entre autres de Firefox, Thunderbird et Firefox OS. Cette dépendance qui bride la fondation dans ses choix stratégiques est le résultat du pacte avec le diable signé il y a dix ans avec Google, qui lui a permis de combattre le monopole qu'avait Microsoft avec Internet Explorer, mais qui a aussi contribué à l'émergence d'un nouveau géant devenu plus menaçant encore.
C'est ce constat et le besoin de diversifier ses sources de revenus qui a poussé Mozilla à rompre en partie le contrat qu'il avait avec Google, dans des conditions toutefois très critiquables qui continuent à conforter le monopole de Google là où il est plus criant. Sauf en Europe où le besoin d'apporter de la concurrence à Google était pourtant le plus pressant, Mozilla a supprimé Google comme moteur de recherche par défaut dans Firefox, et l'a remplacé par Yahoo (aux Etats-Unis), Yandex (en Russie) et Baidu (Chine). Avec, à chaque fois, des accords régionaux spécifiques qui lui assurent des revenus supplémentaires par rapport à ce qu'apportait l'accord d'exclusivité mondiale signé avec Google.
En continuant à signer des accords commerciaux pour intégrer un moteur de recherche par défaut dans Firefox, Mozilla a continué à faire entorse aux principes qu'il dit soutenir, par souci de réalisme économique. Il lui faut l'argent pour continuer à exister et à développer ses projets, et plus d'argent encore aujourd'hui qu'hier.
MOZILLA A BESOIN DE "TOUT LE TEMPS ET L'ARGENT" POSSIBLES
C'est ce qu'assument le directeur exécutif Mark Surman et Denelle Dixon-Thayer, la vice-présidente des affaires juridiques et commerciales, dans un communiqué publié sur le blog de Mozilla. "Mozilla a eu un chiffre d'affaires consolidé total de 314 millions de dollars l'an dernier. C'est énormément d'argent au regard de toutes mesures, sauf au regard de celle qu'on affronte : la force combinée de tous nos concurrents", écrivent-ils. "L'an dernier, Google a dépensé davantage pour de la publicité que ce que nous avons dépensé pour tout".
Les accords avec Yahoo, Yandex et Baidu (sans oublier Google pour l'Europe) "représentent notre plus grande source de revenus et nous fournissent l'essentiel de la stabilité, l'indépendance et la flexibilité dont nous avons besoin pour continuer notre mission à une échelle mondiale", ajoutent les deux cadres de Mozilla.
"Pour que nous puissions construire le Web que nous voulons, nous avons besoin de livrer du code, lancer des produits, gagner de l'argent, lever des fonds, établir des standards, encourager des partenariats, attirer des volontaires, et éduquer la prochaine génération de combattants d'un Web ouvert. C'est une grande tâche. Une qui demande tout le temps et l'argent que notre communauté incroyablement passionnée et dédiée peut apporter à la cause".
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