Quand Edward Snowden a révélé les activités secrètes de la NSA, il n'a pas seulement mis en lumière le programme PRISM et les liens troubles entre les principaux géants américains du net et l'agence de sécurité nationale ; il a aussi fait découvrir au monde l'existence de tout un arsenal technique et juridique destiné à collecter, stocker, traiter, cibler et attaquer des données en tout genre.
Métadonnées
Parmi elles, il y a celles ayant trait aux appels téléphoniques. Les services de renseignements ont mis en place divers dispositifs pour suivre les appels téléphoniques, notamment aux États-Unis. À titre d'exemple, des millions de coups de fil transitant par l'opérateur Verizon sont ciblés chaque jour, selon un article du Guardian publié l'été dernier.
Cependant, au regard des documents confidentiels de la NSA récupérés par Edward Snowden et des informations obtenues par la presse, le contenu des conversations ne serait pas couvert directement par ces opérations. En revanche, les métadonnées (numéro de l'émetteur, numéro du destinataire, durée de l'appel, géolocalisation des mobiles, date de l'appel…) n'échappent pas à cette surveillance.
De 100 à 30 %
Mais d'après un responsable interrogé anonymement par le Washington Post, la NSA ne serait plus capable de suivre l'ensemble des communications téléphoniques ayant lieu sur le sol américain. Elle serait tout au plus en mesure de gérer 30 % des appels, à cause de l'explosion des usages dans la téléphonie mobile, ce qui a généré de fait une quantité astronomique de nouvelles données.
Toujours selon la source anonyme du journal, la NSA aurait été capable auparavant de ne pas manquer la moindre conversation. En 2006, la NSA aurait ainsi collecté les métadonnées de près de 100 % des appels téléphoniques passés par les Américains depuis un certain nombre d'opérateurs. Cela étant, même à 30 %, l'on parle des communications de millions d'individus.
Corriger le tir
S'il est exact, le pourcentage évoquant une surveillance d'à peine 30 % des appels téléphoniques aux USA est à relativiser. Il ne signifie pas que la NSA ajuste sa surveillance, mais montre en revanche que la révolution mobile n'a pas été digérée par l'agence. Il est évident que l'agence cherche à rattraper son retard et profite pour cela de moyens plus importants que ceux qu'elle avait en 2006.
En outre, il reste l'arme judiciaire. Selon le Washington Post, la NSA se prépare à demander des ordonnances judiciaires pour obliger les entreprises de télécommunications qui ne remettent pas au gouvernement les factures détaillées et les métadonnées à le faire. Cela concernerait Verizon Wireless et T-Mobile U.S., selon le journal.
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