C’est une intervention inhabituelle. En Australie, l’ambassadeur américain s’est élevé contre le piratage massif de Game of Thrones dans le pays. Critiquant les excuses des internautes, il les a invités à se montrer plus respectueux de la série et de ceux qui la font.

Jusqu’où ira Game of Thrones ? Chaque semaine, la série télévisée basée sur les romans de George R. R. Martin atteint de nouveaux records d’audience. Chaque épisode de la saison 3 a fait mieux que n’importe quel autre épisode des saisons précédentes et la courbe d’audimat est globalement en hausse : 4,4 millions pour l’épisode 1 de la saison 3, 4,3 millions pour l’épisode 2, 4,7 millions pour l’épisode 3 et 4,9 millions pour l’épisode 4.

Si la série est suivie par des millions de téléspectateurs, elle également très appréciée des internautes sur Internet. Sur les réseaux P2P, en streaming ou sur les hébergeurs spécialisés, des millions de personnes s’échangent illicitement les derniers épisodes de Game of Thrones. Concernant le protocole BitTorrent, elle est incontestablement la série la plus échangée sur les principaux trackers publics.

Évidemment, la situation ne satisfait pas tout le monde. Outre les ayants droit, des personnalités politiques s’inquiètent du phénomène. C’est le cas de l’ambassadeur américain en Australie, Jeff Bleich, lui-même fan de la série télévisée. Dans un article publié sur Facebook en début de semaine, baptisé « Stopping the game of clones », il a tout simplement invité les Australiens à cesser de pirater la série.

« En tant qu’ambassadeur ici en Australie, il est particulièrement troublant de savoir que les fans australiens sont parmi les pires délinquants, avec des taux de piratage de Game of Thrones parmi les plus élevés au monde« , écrit-il. Pour le représentant des États-Unis en Australie, cette tendance doit cesser car « le piratage n’est pas un crime sans victime« .

Le message, publié le 23 avril à l’occasion de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur), balaye par ailleurs quelques-uns des arguments avancés par les habitués du téléchargement illicite.  En particulier, l’ambassadeur estime que le délai entre la première diffusion d’un épisode aux États-Unis et sa disponibilité à l’étranger n’est plus que de quelques heures. Ce qui est, d’après lui, très raisonnable.

Jeff Bleich considère donc que cette excuse ne tient plus. Il n’est plus question d’attendre des semaines, des mois ou des années ; juste quelques heures. En France, Orange diffuse chaque épisode de la nouvelle saison 24 heures après la retransmission américaine. Pour l’opérateur, il s’agit d’une « alternative très attractive au piratage« . HBO, la chaîne qui finance la série, veut d’ailleurs généraliser cette approche.

Même chose pour les autres prétextes généralement avancés par les internautes, qu’il s’agisse de l’accès aux sites illicites qui serait plus facile, des parents refusant d’acheter la série ou de souscrire un abonnement VOD ou encore de la posture idéologique de certains liés aux problématiques de la propriété intellectuelle. « Aucune de ces raisons n’est une excuse – voler c’est voler« , lance-t-il.

Son message s’attarde en outre sur la situation de l’ensemble des personnes impliquées dans la chaîne de création, allant des acteurs aux producteurs en passant par l’ensemble du staff technique nécessaire pour mener à bien un tel projet. « Ces artistes peuvent faire ce travail uniquement si nous nous assurons qu’ils sont récompensés pour leurs efforts« . Tout travail mérite salaire, dit-il en filigrane.

L’intervention de l’ambassadeur a été diversement accueillie par les membres du réseau social. Certains ont approuvé ses réflexions, tandis que d’autres ont rappelé que le piratage de Game of Thrones a contribué à la renommée de la série. La chaîne elle-même a reconnu que ce haut taux de piratage est une sorte de compliment, même si elle préférerait être remerciée par des pièces sonnantes et trébuchantes.

Selon The Hollywood Reporter, le pilote de la série a nécessité entre 5 et 10 millions de dollars. Le budget total pour la saison 1 est estimé entre 50 et 60 millions de dollars, soit une moyenne (en prenant la fourchette haute) de 6 millions de dollars par épisode.

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