Bruxelles planche actuellement sur le marché numérique unique, un socle commun de législations européennes pour la tech du vieux continent. L’occasion était parfaite pour les leaders technologiques européens d’imposer un nouveau débat sur les abus de positions d’Apple, ou encore Google.

La commission européenne va devoir ajouter à son emploi du temps complexe les inquiétudes européennes face à Apple et Google. Bruxelles a en effet reçu cette semaine une lettre signée par Spotify, Deezer, Rockter Internet ou encore FaberNovel, Qobuz, et Blackpills, dans laquelle on peut lire (pdf) que les géants de la tech « peuvent et ne se privent pas d’abuser de leurs positions dominantes. »

Casser le monopole des App Stores ?

La missive obtenue par le Financial Times ne désigne ni Apple, ni Google, néanmoins, les signataires donnent suffisamment de détails sur leur conflit avec les entreprises pour que l’on comprenne tout à fait de qui il s’agit. À nouveau, la question des App Store est primordiale pour les entreprises européennes qui estiment que les boutiques d’applications des géants sont devenues des outils aux services des offres proposées par ces mêmes entreprises. On reconnaît dans cette critique la patte de Spotify qui avait été forcé, en-dehors de tout cadre juridique, à augmenter ses tarifs sur la plateforme d’Apple.

Pour Stéphane Distinguin, fondateur de FaberNovel, « tout l’enjeu est de garder Internet ouvert »… malgré les volontés de fermeture, ou du moins d’encadrement sévère de la concurrence sur mobile. Alors que 90 % des smartphones sont dépendants des systèmes d’exploitation d’Apple et Google, la tech européenne rappelle que cette domination ne peut pas se traduire par une mise sous tutelle ni des entreprises du vieux continent, ni des marchés d’applications, lieu d’une concurrence loin d’être pure et parfaite.

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La lettre de la tech européenne intervient à un moment crucial pour les dossiers numériques de Bruxelles. Ce mercredi, Andrus Ansip (ADLE) doit apporter les premières conclusions de son initiative législative pour le marché numérique unique. Les lobbyistes des firmes européennes espèrent donc forcer la commission et le législateur à intégrer un volet de régulation des plateformes gérées par les géants américains. Dans les Echos, une source proche de la commission indique déjà : « Nous allons notamment préparer, pour la fin de l’année, des mesures de lutte contre les clauses contractuelles et les pratiques commerciales abusives dans les relations entre les plates-formes et d’autres entreprises. »

Déjà en conflit juridique avec Google pour Android, Bruxelles pourrait à nouveau intervenir d’ici à la fin de l’année. La lettre des entreprises européennes ne fait qu’accroître une pression déjà existante au parlement européen, où le PPE (conservateurs) appelle à une lutte contre les monopoles numériques.

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