La société Forever Living Products France a fait savoir qu’elle n’entendait pas exiger l’exécution des peines prononcées à l’encontre du fondateur de Zataz, accusé d’avoir diffamé le groupe en publiant des allégations sur l’existence d’une faille de sécurité sur les serveurs FTP de la société. Elle estime que le prononcé de la culpabilité de Damien Bancal est en soi satisfaisante.

Mise à jour : La société Forever Living Products France a confirmé mercredi à la cour d’appel son souhait d’abandonner les poursuites contre Damien Bancal. Le journaliste a donc été relaxé par la cour d’appel de Paris, mais cette relaxe sur désistement a un caractère frustrant : elle ne permet pas d’obtenir un jugement sur le fond favorable à la liberté d’expression des journalistes qui enquêtent sur les failles de sécurité.

Article du 25 septembre 2009 – C’est ce qu’on appelle une mauvaise publicité. En portant plainte contre Zataz et son responsable éditorial Damien Bancal, qui avait révélé l’existence d’une faille de sécurité sur ses serveurs, la société Forever Living Products France avait souhaité défendre son image de marque auprès de ses clients. Résultat, alors que pratiquement personne n’avait lu et entendu parler de l’article de Damien Bancal et de la faille de sécurité de Forever Living Products, l’annonce de sa condamnation en appel a déchaîné les passions. Et avec elle, un joli réféncement sur Google. En dehors des sites officiels, les premiers résultats qui apparaissent sur les moteurs de recherche sont des articles relatifs à l’affaire Zataz.

C’est donc un rétropédalage qu’exerce la société, notamment après le buzz qu’a généré l’excellente vidéo de Maître Eolas. « Par cette action en justice, j’ai souhaité faire savoir au public, à nos distributeurs et à nos clients que j’entendais faire acter que le système informatique de FLP n’était pas en accès libre mais sécurisé et que c’est par « effraction » qu’il a été possible d’y pénétrer« , explique aujourd’hui dans un communiqué le directeur général de Forever France, Philippe Decottignies. Il reconnaît ainsi que le but de la plainte n’était pas de condamner l’exploitation d’une prétendue faille par le journaliste, qui les avais prévenu de son existence et attendu le correctif avant de publier son papier, mais bien de prétendre par voie de justice que le site était sécurisé.

Il est tout de même curieux de prétendre dans une même phrase qu’un système informatique dit « sécurisé » peut faire l’objet d’une « effraction », ce qui est a priori antinomique. Au mieux, le communiqué aurait dû dire que le « système informatique de FLP n’était pas en accès libre mais mal sécurisé« , ce qui aurait été plus correct. Passons.

« La culture de FLP encourage la mise en commun et le partage des informations au profit de la sécurité des échanges et des individus. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’entreprise que l’on a voulu aider« , justifie encore Forever France. Mais, « compte tenu de ces valeurs et des décisions de justice obtenues, je déclare que FLP ne demandera pas l’exécution des condamnations pécuniaires à l’encontre de Monsieur Bancal et considère l’affaire comme close« , conclut Philippe Decottignies.

En somme, la société Forever France est satisfaite que Damien Bancal ait été déclaré coupable, et se fiche que la sanction de 3500 euros soit effectivement appliquée. Son honneur est sauf. Mais pas celui de Damien Bancal, qui continue d’estimer qu’il n’a violé aucune loi en vérifiant simplement la disponibilité de fichiers sur un serveur FTP que la société aurait laissé ouvert aux connexions anonymes. Pas sûr, donc, que l’affaire en reste là. D’autant que Zataz dispose désormais des moyens financiers pour se défendre.

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