Le premier ministre Manuel Valls tient à mettre fin aux zones blanches qui subsistent encore en France. Le gouvernement doit présenter un plan pour permettre d'étendre l'accès 2G et 3G aux lieux qui ne sont toujours pas couverts. Les opérateurs auront 18 mois pour y parvenir.

Manuel Valls veut en finir une bonne fois pour toutes avec les zones blanches, que les opérateurs tardent à faire disparaître. Lors d'un entretien donné à L'Union, le premier ministre a fait savoir que le gouvernement va présenter un plan de lutte pour que les endroits du territoire qui n'étaient jusqu'à présent pas desservis par un réseau de téléphonie mobile puissent enfin avoir un accès 2G et 3G.

"Toutes les zones blanches doivent avoir disparu dans 18 mois. Mais je souhaite que l'on aille au-delà de ce qui était prévu en inscrivant dans la loi l'obligation pour tous les opérateurs de donner accès dans ce même délai, pas seulement à la 2G, mais aussi à la 3G", explique Manuel Valls. Et pour tenir les délais, c'est-à-dire la fin 2016, le premier ministre songe à "contraindre les opérateurs, chaque fois que nécessaire".

LES MANQUEMENTS DES OPÉRATEURS

Il faut dire que les opérateurs sont complétement passés à côté du sujet. En 2010, Orange, SFR et Bouygues Telecom s'étaient pourtant engagés à déployer en trois ans un réseau 3G dans 3500 communes situées dans des zones blanches". Quatre ans plus tard, malgré la participation supplémentaire de Free Mobile à ce programme, il a été constaté que celui-ci n'a été respecté qu'à hauteur de 25 %.

Cette situation a conduit l'autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) à ouvrir une enquête administrative en mai 2014 pour déterminer les raisons de cet échec. Le régulateur, qui a pleinement retrouvé ses pouvoirs de sanction l'an dernier, en témoigne la vaste offensive qui a été déclenchée dans la foulée, pourrait être le fouet nécessaire pour mettre la pression sur les opérateurs.

UN PROJET EN TROIS POINTS

L'annonce de Manuel Valls fait suite à la volonté affichée par la secrétaire d'État Axelle Lemaire, à la sortie du Conseil des ministres du 3 septembre 2014, d'engager "un objectif ambitieux de traitement des zones « blanches » dans les zones rurales et péri-urbaines", en matière de téléphonie mobile. Et de détailler, quelques mois plus tard, à l'occasion d'une question écrite, le programme :

  1. Couvrir les 170 communes de France qui ont été identifiées comme ne disposant toujours à l'heure actuelle d'aucune couverture en téléphonie mobile, y compris 2G ;
     
  2. Modifier les critères de détermination des "zones blanches", qui ne visent actuellement que les centres-bourgs, et non l'ensemble de la population de la commune qui est souvent dispersée sur des territoires vastes. En clair, il faudra considérer la réception mobile sur l'ensemble des hameaux du village et non plus seulement sur la place de la mairie ;
     
  3. S'assurer que les territoires ruraux bénéficient de la 3G. "Un programme de couverture en 3G de 3 900 communes par l'ensemble des opérateurs devait être achevé fin 2013. Or il ne l'a pas été. Le Gouvernement travaillera avec l'ARCEP pour que l'objectif de ce programme soit atteint, ce qui permettra aussi de limiter les zones grises de la 3G", a-t-elle dit.

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