Warner Home Video a sorti pour la première fois un film à la fois en HD DVD et en Blu-Ray. D’après les tests, la qualité d’image et de son fournie par le HD DVD serait meilleure que celle du Blu-Ray. Mais est-ce le plus important ?

Si vous souhaitez vraiment vous équiper avec un lecteur haute-définition dans les prochaines semaines mais hésitez encore sur le choix du Blu-Ray ou du HD DVD, le mieux est sans doute de comparer leurs qualités à l’écran. Or il manquait jusqu’à présent une base de comparaison fiable puisque les films HD ne sortaient que dans l’un des deux formats. Heureusement, Warner Bros a mis fin au suspens en sortant mardi trois films en Blu-Ray après les avoir sortis en HD DVD (Training Day, Kiss Kiss Bang Bang et Rumor Has It). Le spécialiste High-Def Digest (HDD) a donc réalisé une comparaison du Blu-Ray et du HD DVD à partir du film Training Day. Ils ont utilisé d’un côté un lecteur HD DVD Toshiba HD-XA1 et un lecteur Blu-Ray Samsung BD-P1000. Les deux étaient branchés sur un téléviseur HP Pavilion via ses deux prises HDMI.

On aurait pu penser qu’entre un format HD et un autre format HD, c’était bonnet blanc et bonnet blanc. Et bien non. « De façon surprenante, les différences entre les deux versions est réelle à plus d’un titre – et malheureusement pour le camp du Blu-Ray, ça ne va pas en la faveur du Blu-Ray« , annonce HDD. Le plus étrange, c’est que Training Day sur Blu-Ray souffre d’un ratio d’image (rapport longueur/hauteur) écrasé par rapport au HD DVD, avec environ trois ou quatre pourcents de l’image coupée sur les côtés, et un alignement vertical défaillant. Impossible de savoir pour le moment s’il s’agit du film qui a un problème ou plutôt du Samsung, mais l’auteur semble pencher pour la première solution.

Par ailleurs alors que la haute-définition doit apporter une image impeccable, le Blu-Ray donnerait quelques signes de faiblesse. Une posterisation de l’image est visible (les dégradés coupés en bandes de couleurs dégradées) sur certains plans, particulièrement lors des fondus. Si le défaut est aussi perceptible sur le HD DVD, « c’est loin d’être aussi sérieux« , prévient HDD. Pour le coup, c’est le codec de compression du Blu-Ray (le VC-1, dérivé du Windows Media) qui semble en cause, à l’avantage du MPEG4-AVC du HD DVD.

Autre défaut, l’image serait plus sombre avec le Blu-Ray qu’avec le HD DVD. Selon l’auteur, « l’apparence plus sombre du Blu-Ray peut donner l’impression que les nuances de couleurs sont plus profondes en comparaison« , mais ça n’est qu’un artifice (volontaire ?).

Même défaite sur le son, mais c’est là la faute de Warner qui a supprimé du Blu-Ray la piste audio Dolby Digital-Plus présente sur le HD DVD, pour fournir exclusivement du Dolby Digital 5.1 que l’on trouve sur les DVD classiques. Evidemment, la différence se ressent (rappelons toutefois que PCMag avait noté la supériorité sonore du Blu-Ray dans une confrontation des deux formats).

Enfin parce que tout cela ne suffisait sans doute pas, High-Def Digest critique « le temps attroce d’accès aux menus » du Blu-Ray. « Cliquer entre les options du menu n’est pas seulement plus lent qu’avec le HD DVD, mais même plus lent qu’avec le DVD standard« .

Donc le HD DVD est le grand vainqueur ?

N’allons tout de même pas trop vite à désigner le HD DVD comme vainqueur du combat à mort avec le Blu-Ray. L’histoire a montré que le format qui avait la meilleure qualité technique n’était pas nécessairement celui qui connaissait le plus grand succès commercial. Le Betamax de Sony (créateur du Blu-Ray…) était jugé meilleur que la VHS, et c’est pourtant bien celle-ci qui a alimenté nos vidéothèques pendant vingt ans. Et Sony, qui a déjà essuyé cet échec, n’est pas décidé à se faire avoir une deuxième fois. La PlayStation 3 est là pour lui assurer une part de marché importante dans les salons.

Le HD DVD a tout de même un dernier avantage pour s’imposer : c’est le format qui connaît le moins de restrictions contre son usage et contre ses utilisateurs.


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