L’institut de recherche Piper Jaffray s’est intéressé à l’efficacité de la technologie RipGuard dont Macrovision promet depuis février qu’elle empêche le rip des DVD avec la majorité des logiciels de copie du marché. Résultat : si RipGuard fonctionne contre les logiciels de rip commerciaux, il est inefficace contre de simples outils gratuits.

Sur sa brochure commerciale à destination des majors d’Hollywood, Macrovision indique que « son but en mettant au point RipGuard DVD était de redonner aux studios les revenus qu’ils ont perdu, trimestre après trimestre« . La firme connue du grand public pour ses protections sur les cassettes VHS, se permet même d’annoncer des chiffres abracabrantesques. « Implanté aujourd’hui, RipGuard DVD redonne aux studios 97% de ce revenu perdu« . Impressionnant.

Et totalement stupide.

Piper Jaffray a fait l’essai sur Madagascar, le premier DVD (produit par DreamWorks) à intégrer la protection RipGuard. Effectivement, DVD X Copy et 123 Copy DVD ont été incapables de copier le contenu du film. Mais Gene Munster, l’analyste de l’institut, indique qu’ils ont pu « détourner la technologie et ripper une copie parfaite de [Madagascar] en utilisant un ripper DVD gratuit téléchargé sur Internet« . N’y voyez surtout aucune allusation aux DVD Decrypter ou autres AnyDVD et DVDFab Decrypter contre lesquels Macrovision lutte en s’appuyant sur les lois interdisant le contournement des mesures de protection – ce qui prouve d’ailleurs leur grande foi en leur technologie de protection.

Protection contre amoureux d’iPod
L’inutilité d’une protection comme RipGuard contre le piratage est notoire. Il suffit de rechercher « Madagascar » sur eMule pour s’en convaincre. Il suffit qu’une seule personne réalise un rip et le diffuse sur les réseaux P2P pour que la protection saute automatiquement pour des millions d’utilisateurs. Mais surtout pensons simplement à sa légitimité de certains rips, les seuls victimes de la protection absurde de Macrovision.

Jusqu’à présent parler de la légitimité de réaliser des rips semblait hypocrite. Mais il y a quelques semaines Apple a démocratisé la vidéo portable en sortant son iPod vidéo, dont l’écran n’autorise qu’un format réduit (320x240px). Un consommateur loyal qui achète Madagascar au supermarché n’a-t-il pas le droit de convertir le film dans ce format de poche s’il veut pouvoir le lire sur son iPod ?

C’est pourtant bien ce que cherche à interdire le projet de loi qui sera débattu à la veille de Noël à l’assemblée nationale, pendant que la plupart des débutés seront au chaud et en famille dans leur circonscription…


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