Dans un concours de circonstances malencontreuses, Amazon a perdu récemment des données hébergées en Virginie, dans son service Amazon EC2. La firme présente ses excuses à ses clients, et promet d’en tirer les leçons. Mais l’affaire met en lumière les risques de l’hébergement à distance.

Il faut s’attendre à voir ce genre de problèmes arriver régulièrement. A la fin du mois dernier, Amazon a connu sur son service d’hébergement Amazon Elastic Cloud (EC2) de graves ratés, qui ont impacté des clients importants comme Foursquare, Reddit ou Quora. Non seulement les sites concernés ont été inaccessibles ou défaillants mais en plus une partie des données hébergée a tout simplement disparu dans les nuages. C’est le datacenter situé en Virginie qui a causé les problèmes, détaillés dans un long message d’explications et d’excuses d’Amazon.

« Nous sommes parfaitement conscients que beaucoup de nos clients ont été impactés de manière significative par cet évènement, et notre intention est de partager les détails sur ce qui s’est passé et sur la manière dont nous allons améliorer les choses pour nos clients« , écrit la firme américaine. Elle explique que c’est une mise à jour de la configuration réseau qui s’est mal passée, et qu’un bug jusque là inconnu a empêché la bonne exécution des procédures de sauvegarde, noyés sous les requêtes. Amazon indique qu’il a corrigé le bug, et mis en place trois niveaux de protection pour empêcher que le problème se pose à nouveau.

« Nous voulons présenter nos excuses. Nous savons à quel point nos services sont critiques pour les affaires de nos clients et nous ferons tout ce qu’on nous pourrons pour apprendre de cet évènement et l’utiliser pour conduire à des améliorations sur tous nos services« , conclut la société.

Jusqu’à présent, les problèmes avec le cloud n’avaient pas eu de conséquences majeures. On se souvient que Google avait pu recourir à des sauvegardes sur bande magnétique après que des clients de Gmail ont vu leurmessagerie effacée. Mais avec Amazon EC2, c’est la première fois sur un service majeur que des données sont effectivement détruites, effacées à jamais. Ce qui devait forcément arriver un jour, comme il était prévisible qu’un jour les données personnelles de millions de clients d’un service centralisé soient volées, comme ce fut le cas avec le Playstation Network de Sony. Plus les données sont regroupées à distance, plus les risques de défaillance et leur gravité potentielle s’accentuent.

C’est aussi la responsabilité des pouvoirs publics, qui militent pour le déploiement du cloud, à l’instar de la Commission Européenne. Elle souhaite néanmoins réglementer les services en nuage, et notamment trancher la question de la responsabilité des hébergeurs des données. Il faut déterminer « qui sera responsable si quelque chose va mal avec le cloud et si des données sont perdues ou compromises« , avait ainsi prévenu la commissaire Neelie Kroes au mois de mars dernier, sans évoquer les éventuelles sanctions en cas de défaillance. Or plus que jamais, la question se pose.

A titre de compensation, Amazon a simplement offert 10 jours de service aux clients affectés.


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