Depuis son rachat par le fonds d’investissement Terra Firma, tout semblait aller de mal en pis pour la maison de disques britannique EMI. En début d’année, l’ancien directeur des systèmes d’information de Google Doug Merrill, qui avait quitté le moteur de recherche et rejoint le label pour diriger sa stratégie numérique, était même parti en constatant qu’il ne pourrait pas faire évoler EMI dans le sens souhaité.

Mais un coin de ciel bleu semble s’ouvrir dans l’horizon nuageux de la maison de disques. Comme le note Ars Technica, EMI a publié de premiers résultats financiers pour son année fiscale échue le 31 mars 2009, qui montrent une progression de 7,4 % de son chiffre d’affaires par rapport à 2008, avec 1,095 milliard de livres sterling (environ 1,21 milliards d’euros) . « Et c’est sans la ‘riposte graduée’ (sauf en Corée du Sud), le filtrage par les FAI ou les mesures anti-contrefaçon« , note le journaliste Nate Anderson. « Ce pourrait-il que ça soit en fait possible de concurrencer la gratuité ?« .

Comme l’avait prédit Terra Firma, l’essentiel de la croissance des revenus ne se fait pas sur la vente des disques ou fichiers MP3, mais sur les ventes de licences pour les produits dérivés : chansons pour les séries TV, les publicités, les jeux comme Guitar Hero ou Rock Band, etc., etc. Cependant, les ventes de chansons enregistrées (disques ou fichiers numériques) progressent également, de 4,6 %. Et c’était avant qu’EMI ne commercialise le coffret intégral des Beatles.

Une tendance qui n’est pas généralisée. Universal Music Group, qui sortait jusqu’à présent le mieux la tête de l’eau, a annoncé (.pdf) des recettes en baisse de 5,2 % sur les trois premiers trimestres 2009 (2,97 milliards d’euros), et des bénéfices qui plongent de 34,1 % avec 269 millions d’euros de résultat opérationnel ajusté. La filiale de Vivendi note tout de même des ventes numériques en hausse de 21 %.


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