4,1 millions de dollars. C’est le prix qu’a accepté de payer iMesh en échange d’un traité de paix avec l’association américaine de l’industrie du disque qui portait plainte contre l’éditeur du logiciel de P2P pour encouragement à la violation de droit d’auteur. Le concurrent de Kazaa rentrera dans le rang avec un service 100% légal.

Certains pourraient y voir une certaine ouvertude d’esprit de la RIAA qui pour la première fois accepte de « négocier avec les voleurs ». On pourrait même se féliciter de voir qu’il s’agit d’une entité riche et responsable qui paye les frais du piratage sur les réseaux P2P, et non pas une jeune pirate de 12 ans comme ce fut le cas il y a peu.

Mais n’est-ce pas tout simplement une nouvelle démonstration de la force de terrorisation des majors de l’industrie musicale ? Payer 4,1 millions de dollars, c’est reconnaître sa culpabilité. Les Pascal Nègre et consorts ne tarderont pas à rappeler haut et fort que les éditeurs de logiciels de Peer-to-Peer eux même sont conscients de leur responsabilité juridique, en prenant comme exemple « l’affaire iMesh ». En réalité, comme le veut l’adage, « mieux vaut un mauvais accord qu’un bon procès« . Et de procès contre iMesh, il n’y aura plus.

« Nous avons conclu un accord amiable unique en son genre avec les plus grosses maisons de disque afin de nous permettre d’élever iMesh, le P2P et le monde de la musique numérique sur de nouveaux sommets« , indique l’équipe d’iMesh dans son communiqué. Il semble en effet que iMesh Ltd. (désormais Bridgemar Services) compte créer un nouveau service légal de musique en ligne, mais pas un énième clone de l’iTunes d’Apple.

Les rumeurs veulent que Shawn Fanning, le créateur du légendaire Napster, soit impliqué dans l’affaire à travers son logiciel Snocap dont nous parlions en janvier dernier. Ce logiciel permettrait de reconnaître à la volée les morceaux téléchargés sur les réseaux P2P, ce qui faciliterait par exemple la création d’un service à consommation illimitée sans DRM. Reste à voir si l’industrie du disque accepterait une telle technologie, ce qui serait pour le moins étonnant.

L’accord tombe également en plein climat de chasse aux sorcières aux Etats-Unis, où la sénateur Orrin Hatch fait en ce moment la une des journaux spécialisés avec son scandaleux projet de loi « INDUCE ». Comme son nom l’indique, l’INDUCE Act condamnerait tous ceux qui encouragent directement ou indirectement le public à violer des droits d’auteurs. Producteurs de photocopieurs, éditeurs de logiciels de P2P ou fabricants de lecteurs MP3, tous sont visés.


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