D’après un article du New York Times paru le 30 août 2025, l’armée israélienne a bombardé, en juin dernier, un bunker où s’étaient réunis de hauts dirigeants iraniens, dont le président de la république islamique Massoud Pezeshkian. Cette opération, planifiée et exécutée avec une extrême précision, a été rendue possible grâce à l’infiltration des téléphones portables des gardes du corps ayant accompagné les dirigeants sur place.

C’est à l’ouest de Téhéran, le 16 juin 2025, qu’a eu lieu l’attaque. L’Iran et Israël sont alors officiellement en guerre depuis près de 4 jours et le Conseil suprême de sécurité nationale iranien décide de se réunir en urgence.

Le lieu de la rencontre est tenu ultra-secret. Trois jours auparavant, le 13 juin 2025, une série de frappes israéliennes avait décimé une grande partie du haut commandement militaire iranien.

Mais, alors que la réunion débute dans un bunker niché à 30 mètres sous un flanc de montagne, 6 bombes sont larguées sur le lieu du site.

Pourtant, selon l’article du New York Times qui relate cette affaire le 30 août 2025, seule une poignée de participants avaient été mis dans la confidence du lieu et de l’heure exacte de cette rencontre exceptionnelle. Pour mener cette opération, l’armée israélienne se serait appuyée sur la géolocalisation des téléphones des gardes du corps des dirigeants iraniens, préalablement piratés.

Une faille sous-estimée

À l’intérieur du bunker se trouvent alors des commandants militaires iraniens, le président du Parlement, le chef du pouvoir judiciaire, les ministres de l’Intérieur, de la Défense et du Renseignement, mais également le président de la république islamique Massoud Pezeshkian.

Au vu du risque encouru, les figures du régime avaient pris des mesures de protection drastiques. Toutes sont arrivées dans des voitures séparées. Aucun des dirigeants ne s’était déplacé avec son téléphone portable, sachant que les services de renseignement israéliens pouvaient potentiellement les localiser.

Seulement voilà, la faille serait en réalité venue des téléphones utilisés par les gardes du corps ayant accompagné les dirigeants sur le lieu de la rencontre. Une version appuyée par d’anciens haut-fonctionnaires du régime iranien : « Nous savons que les hauts fonctionnaires et les commandants n’avaient pas de téléphone, mais leurs interlocuteurs, les gardes de sécurité et les chauffeurs en avaient ; ils n’ont pas pris les précautions au sérieux, et c’est ainsi que la plupart d’entre eux ont été retrouvés », précise au New York Times Sasan Karimi, ancien vice-président adjoint iranien chargé de la stratégie.

Depuis plusieurs années, Israël exploite activement l’utilisation imprudente des téléphones portables par les gardes de sécurité iraniens. C’est d’ailleurs cette méthode, assumée et revendiquée par les forces de Tsahal, qui leur a permis de traquer puis de tuer des commandants militaires et des scientifiques nucléaires iraniens durant la première semaine de la guerre en juin 2025.

Une attaque meurtrière

Fait remarquable dans cette affaire, aucune personne présente à l’intérieur du bunker n’a été tuée, bien que les deux portes d’entrée et de sortie aient été ciblées. Plusieurs gardes postés à l’extérieur du site ont néanmoins été tués par les frappes israéliennes.

Un épisode qui risque d’accroître encore la paranoïa dans laquelle est plongé le régime iranien. En août 2025, le gouvernement des gardiens de la révolution a procédé à l’exécution d’un chercheur nucléaire, accusé d’espionnage pour le compte d’Israël et d’avoir facilité l’assassinat d’un autre scientifique iranien.

Depuis plusieurs années, Israël démontre ses capacités à exploiter les failles cyber dans les conflits de la région. L’explosion des bipeurs piégés chez les membres de Hezbollah au Liban en septembre 2024 avait marqué un tournant dans les politiques de précaution chez les alliés iraniens. Les hauts commandant militaires, les scientifiques nucléaires et les membres du gouvernement ont désormais l’interdiction formelle de posséder un smartphone.

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