De nombreuses études ont montré la corrélation entre l’augmentation de l’âge moyen sur Facebook et le départ du réseau des plus jeunes. Les digital natives imposent aux réseaux sociaux une exigence étrange : l’absence des parents et des codes du monde des adultes.
Survivre aux modes
En cela, ces mêmes générations font la météo sur la Silicon Valley qui doit suivre les dernières modes lancées par les jeunes. C’est ainsi que stickers, emojis et autres filtres se diffusent sur tous les réseaux sociaux. Pourquoi ? Ils sont devenus l’alpha et l’oméga de la communication cool du millennial. Et on ne s’étonne qu’à moitié quand Twitter mime, en retard, ces nouveaux symboles.
Les réseaux sociaux régnant sur les millennials attirent investisseurs et marques, et même femmes et hommes politiques, car ils sont de le dernier relai entre le vieux monde et celui des natifs d’un monde où tout est matière à bouleversement. Or Snapchat est aujourd’hui le réseau numéro un, tant en termes d’image que d’audience pour s’adresser aux nouvelles générations. Toutefois, l’application risque de souffrir de sa propre démocratisation : c’est du moins ce que laisse présager un rapport du Wall Street Journal, qui révèle qu’aujourd’hui plus de 70 % des utilisateurs de smartphone utilisent Snapchat. Et plus étonnant encore, aux États-Unis, 14 % des utilisateurs du réseau social ont plus de 35 ans, un pourcentage qui n’était encore qu’à 2 % il y a seulement trois ans.
14 % des utilisateurs du réseau social ont plus de 35 ans
Véritable bouleversement dans l’économie du réseau social, Snapchat a longtemps été l’apanage d’une audience de moins de 25 ans. Toutefois, dans un monde numérique de plus en plus déterminé par les modes adolescentes, le réseau social est devenu un incontournable pour les marques et les médias grands publics qui s’investissent désormais sur le réseau. Provoquant ainsi une mise en lumière logique du medium.
Une mise en lumière qui pourrait ne pas être du goût de tous les utilisateurs. Le vieillissement de Snapchat pourrait en modifier largement son modèle et ses qualités, qui reposent beaucoup sur la dérision, l’humour et l’instantanéité. De plus, il ne faut pas sous-estimer la puissance du cool dans une économie aussi mobile que celle des réseaux sociaux post-Facebook.
Or, c’est précisément ce qui pourrait jouer en défaveur du réseau d’Evan Spiegel, le CEO du réseau au fantôme jaune. Avec une demande croissante pour du nouveau, le vieillissement de Snapchat pourrait provoquer sur le long terme un délaissement par les plus jeunes qui iraient alors vers the next big thing, quand les plus vieux resteraient sur l’application sans toutefois être les mêmes consommateurs que leurs prédécesseurs. En somme, Snapchat n’a que peu de choses à gagner à convaincre votre tante de s’inscrire. D’autant que des potentiels remplaçant jouent déjà du coude pour attraper la cible millennial.
Toutefois, en adaptant le réseau à des utilisations plus diverses et par des communautés distinctes, le petit fantôme jaune aura peut-être une chance de ne pas subir le même sort que les services devenus déserts en quelques années.
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