Le PDG de Cogent a livré une interview au Point sur la restriction de trafic qu’opère Orange à l’encontre du transitaire, utilisé notamment par MegaUpload. Montant encore d’un cran la tension avec France Télécom, la société qui gère un sixième du trafic mondial demande à Google, entre autres, de le rejoindre dans l’affrontement.

Après le coup d’éclairage médiatique offert par le pop-up affiché sur MegaUpload et MegaVideo, édité par l’un de ses principaux clients, le fournisseur de bande passante Cogent a pris le relai pour dénoncer dans la presse les pratiques d’Orange. Et plus les jours passent, plus le transitaire attaque durement.

Cogent avait d’abord commencé sur Numerama, après qu’Orange a publiquement conseillé à MegaVideo de se passer des services de Cogent, en niant toute responsabilité dans les ralentissements que subissent ses abonnés. Cogent nous avait en effet contacté pour s’offusquer d’un tel dénigrement, et nous expliquer qu’Orange bridait intentionnellement sa connectivité, en refusant depuis plusieurs années toutes ses propositions pour améliorer la situation.

Mercredi, c’est auprès de nos confrères d’ITespresso que le directeur des ventes de Cogent en Europe s’est exprimé, pour dénoncer les pratiques commerciales d’Orange. « Ils détériorent volontairement la qualité des services concurrents disponibles sur l’Internet, ou essaient de leur faire payer un  » droit d’entrée  » sur leur réseau, ce qui revient au même en terme de distorsion de la concurrence« , dénonçait la société. Avec des explications qui démontraient que pour favoriser la neutralité du net, mieux vaut préférer le P2P à MegaUpload.

Jeudi, c’est dans le Point que Cogent muscle son discours. Et cette fois-ci c’est le PDG de Cogent en personne, Dave Schaeffer, qui s’exprime. En rappelant le rapport des forces en présence. « Nous desservons un milliard d’internautes et gérons 17 % du trafic internet mondial. Alors, sans méchanceté, si 24 millions d’abonnés Orange ne peuvent pas accéder aux données de mes clients, cela ne m’empêche pas de dormir« . S’il s’exprime sur le dossier, c’est donc pour défendre un principe. D’autant qu’il assure qu’Orange est le seul des 3495 fournisseurs d’accès à Internet avec lequel ils travaillent à procéder de la sorte.

« En France, tous ceux qui sont en compétition avec France Télécom ont un gros problème. France Télécom possède OpenTransit, l’un de nos concurrents directs. Donc Orange bride la connectivité avec nous afin d’obliger les opérateurs du monde entier à être clients d’OpenTransit s’ils veulent atteindre ses abonnés ADSL« , explique M. Schaeffer. « Nous avons eu ce type de problème avec de nombreux opérateurs dans le monde ces dernières années, et Orange est le dernier à persévérer dans ce genre de pratiques.« 

Derrière Orange, c’est aussi l’Etat français qui est visé. Le PDG de Cogent pense que « leur proximité avec le gouvernement » permet à France Télécom d’agir impunément, et il s’étonne que les régulateurs de l’Arcep, chargée de réguler les télécoms, « ne sont pas très dynamiques » sur ce dossier. Une situation qui risque d’empirer avec la présence au sein de l’Arcep d’un commissaire du gouvernement, qui défendra nécessairement les intérêts de l’opérateur historique.

Après MegaUpload, qu’il était sans doute simple de convaincre puisqu’il s’agit d’un client, M. Schaeffer dit espérer « que d’autres sites et opérateurs vont se dresser contre Orange, car beaucoup choisissent aujourd’hui de ne pas protester« .

« Google, par exemple, paie la filiale de France Télécom, OpenTransit, pour que YouTube soit pleinement accessible aux abonnés d’Orange !« , ajoute-t-il.

C’est ce qui s’appelle un appel du pied…

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !