Blackberry a décidé de quitter le Pakistan et son marché de 170 millions d’habitants. Le pays exigeait d’avoir un moyen de surveiller le contenu des communications échangées par les clients de Blackberry.

Depuis ses origines et bien avant qu’Apple rejoigne son discours, BlackBerry a toujours fait de la protection de la confidentialité des communications de ses clients un argument de poids. Il lui a permis de séduire en particulier les entreprises, soucieuses de pouvoir s’échanger des e-mails et des documents commerciaux sans qu’ils ne tombent dans les filets de concurrents ou d’états pratiquant l’espionnage industriel.

Pas question donc de laisser cet argument s’envoler dans les fumées des feux déclenchés par les services de renseignement. L’entreprise canadienne a fait savoir lundi qu’elle avait décidé de cesser toute activité au Pakistan, après que les services pakistanais ont exigé d’avoir la possibilité de surveiller le contenu des messages échangés à travers les services professionnels Blackberry Enterprise Service (BES).

Jamais offert de backdoor nulle part dans le monde 

En juillet dernier, le Pakistan avait annoncé sous forme d’ultimatum que les opérateurs télécoms du pays auraient l’obligation de couper l’accès aux serveurs de BES d’ici le 30 novembre (puis finalement le 31 décembre) pour des « raisons de sécurité ». Mais Blackberry a refusé de céder malgré un marché de 177 millions de personnes dont près de 20 millions d’internautes.

« Comme nous l’avons dit de nombreuses fois, nous n’offrons pas de ‘backdoors’ qui donnent un accès ouvert à toutes les informations de nos clients, et nous ne l’avons fait nulle part dans le monde », assure Blackberry, alors que le rival indien avait dit négocier un tel accord en 2010, à la suite d’un ultimatum similaire.

La sécurité et l’accès aux messages est aussi un sujet de préoccupation en Occident. Très populaire chez les jeunes Britanniques à l’époque, BlackBerry Messenger (BBM) avait été perçu comme un moyen technologique ayant facilité les émeutes de Londres de 2011, faute de surveillance possible des messages visant à coordonner les actions. L’application de messagerie chiffrée est d’autant plus sûre que les utilisateurs ne sont connus de l’éditeur que par un numéro d’identifiant qu’il faut s’échanger (à la manière du vieux ICQ), sans aucun moyen de le relier à une identité réelle.

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