Carlos Moedas, commissaire européen à la recherche, à la science et à l’innovation, déplore le traitement médiatique souvent négatif de l’intelligence artificielle. Il prône une couverture plus rationnelle du sujet, basée sur des faits scientifiques fiables et accessibles.

« Faites une recherche sur l’intelligence artificielle [et vous verrez que] les résultats sont incroyablement pessimistes.  9 articles sur 10 sont négatifs ». Pour Carlos Moedas, commissaire européen à la recherche, à la science et à l’innovation, l’IA a mauvaise presse.

Il a longuement déploré cette couverture jugée peu flatteuse à l’occasion d’un discours sur « l’intelligence et les médias » prononcé devant le comité de députés du Parlement européen en charge des questions scientifiques et technologiques, ce mardi 21 novembre : « [Ce traitement] n’est pas seulement négatif, il est aussi alarmiste […] et parfois hystérique. À mes yeux, en tant que techno-optimiste, c’est troublant et très décevant. »

Carlos Moedas a notamment cité l’exemple remarqué des chatbots que Facebook aurait « débranché » après qu’ils ont inventé leur propre langage, une information inexacte pourtant reprise par de nombreux médias cet été, qu’il qualifie de « fake news ». Des propos critiques qui font écho à ceux récemment tenus par l’un des spécialistes de l’IA, Yann LeCun.

« La façon dont on utilise l’IA est une menace »

Selon le commissaire européen à la recherche, à la science et à l’innovation, cette peur de l’IA — entretenue notamment par des grands noms de la tech comme Elon Musk et Bill Gates –, bien que compréhensible, ne se justifie pas : « L’intelligence artificielle n’est pas une menace. La façon dont nous l’utilisons en est une. Redouter ce qui est potentiellement l’une des nouvelles technologies les plus prometteuses de notre époque n’est à mon avis pas la solution. »

Pour parvenir à une approche plus rationnelle de l’IA (et, dans la foulée, lutter contre le problème annexe de la désinformation), Carlos Moedas appelle à revenir à un principe fondamental : mettre en avant la science, la rendre accessible et compréhensible du plus grand nombre. « La transformation des médias à l’ère du numérique […] fait que les citoyens n’acceptent plus qu’on leur dise ce qu’il faut croire. Ils veulent savoir pourquoi ils devraient y croire. On y arriverait en expliquant comment fonctionne la science » avance-t-il ainsi.

Outre-Atlantique, Hillary Clinton prône un discours pour le moins opposé : la candidate démocrate malheureuse à la dernière élection présidentielle américaine est en effet convaincue que les États-Unis ne sont « pas du tout prêts » à supporter l’impact attendu de l’IA.

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